La Vallée des chevaux Read online

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  Ils n’ont pas une mâchoire d’animal, pensa Jondalar. Elle est simplement plus puissante que la nôtre. Et leur nez est large, sans plus. Par contre leur tête est vraiment différente.

  Au lieu d’avoir le front haut comme lui et Thonolan, les Têtes Plates avaient un front bas qui fuyait sur un crâne large et étiré.

  Jondalar, qui mesurait un bon mètre quatre-vingt-quinze, dépassait d’au moins trente centimètres le plus grand d’entre eux et même Thonolan, avec son mètre quatre-vingts, semblait un géant comparé au costaud qui devait être leur chef.

  Les deux frères étaient bien bâtis, mais la musculature des Têtes Plates était tellement puissante qu’à côté d’eux, ils paraissaient presque efflanqués. Les Têtes Plates avaient des torses de taureau, des membres étonnamment musclés. Leurs jambes étaient arquées, mais ils se tenaient parfaitement droits et marchaient normalement. Plus Jondalar les regardait, plus il trouvait qu’ils ressemblaient à des hommes – mais des hommes comme il n’en avait jamais vu.

  Pendant un long moment, personne ne bougea. Thonolan était toujours accroupi, la sagaie à la main. Jondalar se tenait debout, prêt à lancer la sienne en même temps que son frère. Les six Têtes Plates étaient d’une immobilité de pierre mais on les sentait prêts à passer à l’action avec la rapidité de l’éclair. Chacun campait sur ses positions et Jondalar se demandait comment faire pour sortir de cette impasse.

  Soudain, le costaud émit un grognement et fit un mouvement du bras. Thonolan arma son bras. Jondalar l’arrêta d’un geste. Seul le jeune Tête Plate avait bougé : il venait de disparaître derrière le buisson qui, un moment plus tôt, avait servi de cachette à toute la bande. Il réapparut presque aussitôt, portant la sagaie de Thonolan, et, à la grande surprise de ce dernier, la lui rapporta. Puis il s’approcha du tronc d’arbre qui enjambait la rivière et ramassa une pierre. Il revint alors vers le costaud et, tenant toujours la pierre, inclina la tête d’un air contrit. La seconde d’après, ils avaient disparu tous les six derrière le buisson sans aucun bruit.

  — J’ai bien cru que nous n’arriverions pas à nous en sortir, avoua Thonolan en poussant un soupir de soulagement. Je m’étais juré d’en avoir un ! Il n’empêche que je n’y comprends rien...

  — A mon avis, le plus jeune a commencé quelque chose que le costaud n’a pas voulu finir. Mais ce n’est pas parce qu’il avait peur de nous. Il fallait un sacré sang-froid pour faire ce geste en sachant que tu le visais.

  — Peut-être n’avait-il pas compris ce qu’il risquait.

  — Il avait parfaitement compris, oui ! Il t’avait vu lancer ta première sagaie. Sinon, pourquoi demander au jeune d’aller la chercher et de te la rendre ?

  — Crois-tu vraiment qu’il lui ait dit de faire ça ? Mais comment ? Puisqu’ils ne savent pas parler.

  — Je n’en sais rien. Mais je suis sûr que le costaud a ordonné au jeune de te rapporter ta sagaie et d’aller rechercher sa pierre. Comme ça, on était quitte. Personne n’a été blessé et je pense que c’est ce qu’il voulait. C’était drôlement futé de sa part. Tu sais, j’ai l’impression que ces Têtes Plates ne sont pas vraiment des animaux. Je ne savais pas qu’ils portaient des fourrures, avaient des armes et marchaient comme nous.

  — En tout cas, je comprends pourquoi on les appelle les Têtes Plates ! Et quelle force ! Je n’aimerais pas avoir à me battre à mains nues avec l’un d’eux.

  — Oui... J’ai l’impression qu’ils doivent te casser un bras aussi facilement que s’il s’agissait d’une brindille. Et moi qui les imaginais tout petits...

  — Courts sur pattes, peut-être... mais pas petits ! Je dois reconnaître, Grand Frère, que tu avais raison : allons rendre visite aux Losadunaï. Ils vivent tous près d’ici et ils doivent en savoir plus que nous sur les Têtes Plates. A mon avis, la Grande Rivière Mère constitue une sorte de frontière. Et j’ai comme l’impression que ces fichus Têtes Plates préféreraient nous voir de l’autre côté.

  Pendant plusieurs jours, les deux hommes continuèrent à marcher dans l’espoir de découvrir les points de repère dont leur avait parlé Dalanar. Ils suivaient toujours le même torrent qui, à ce stade, ne semblait guère différent des autres petits ruisseaux qui dévalaient le long des pentes. S’agissait-il de la source de la Grande Rivière Mère ? En réalité, la plupart de ces ruisselets se rejoignaient pour former le cours supérieur de cet immense fleuve qui allait traverser plaines et collines sur près de trois mille kilomètres avant de décharger son énorme cargaison d’eau et de vase dans la mer intérieure du sud-est.

  Le massif de roches cristallines qui donnait naissance à ce puissant fleuve était un des plus anciens de la terre. Le large lit avait été creusé par les poussées gigantesques qui avaient soulevé et plissé la chaîne de montagnes aux contours accidentés que les deux frères avaient aperçue scintillant dans toute sa splendeur. Plus de trois cents affluents, de larges rivières pour la plupart, après avoir drainé les pentes montagneuses le long de leur parcours, viendraient grossir ses flots tumultueux.

  La région que traversaient Jondalar et son frère subissait l’influence océanique et continentale – modifiée par la présence des montagnes. La flore et la faune étaient un mélange de ce qu’on trouvait dans la toundra-taïga de l’ouest et dans les steppes de l’est. Les versants les plus élevés étaient le domaine des bouquetins, des chamois et des mouflons. Dans les régions boisées, on rencontrait surtout des cerfs. Le tarpan, un cheval sauvage qui, plus tard, serait domestiqué, broutait dans les plaines abritées ou sur les terrasses fluviales. Les loups, les lynx et les léopards des neiges se coulaient dans l’ombre sans faire aucun bruit. Il y avait aussi des ours bruns omnivores, sortant à peine de leur période d’hibernation. L’ours des cavernes, énorme et végétarien, n’avait pas encore fait son apparition. Et de nombreux petits mammifères commençaient à pointer leur museau hors de leurs gîtes d’hiver.

  Sur les pentes boisées poussaient surtout des pins, mais aussi parfois des épicéas, des sapins argentés et des mélèzes. Près des rivières, on trouvait en majorité des aulnes, de temps en temps des saules et des peupliers, et beaucoup plus rarement des chênes pubescents et des hêtres nains, si peu développés qu’ils dépassaient tout juste la taille d’arbustes.

  La rive gauche du cours d’eau s’élevant graduellement, Jondalar et Thonolan l’escaladèrent et ils se retrouvèrent bientôt au sommet d’une haute colline. Ils aperçurent alors un paysage magnifique, sauvage et accidenté qu’adoucissaient les couches de blanc qui s’étaient déposées dans les creux et nivelaient les affleurements rocheux.

  Ils n’avaient pas rencontré un seul groupe de ces gens qu’on appelait les Losadunaï, une peuplade qui faisait, elle aussi, partie des Cavernes – ce qui ne signifiait pas obligatoirement que ces hommes vivaient dans ce type d’habitat. Jondalar en venait à penser qu’ils les avaient ratés.

  — Regarde ! s’écria soudain Thonolan en tendant le bras.

  Jondalar aperçut une mince volute de fumée qui s’élevait au-dessus de buissons touffus. Les deux frères se précipitèrent dans cette direction et ils ne tardèrent pas à rejoindre un petit groupe de gens rassemblés autour d’un feu.

  Ils s’approchèrent à grands pas et levèrent les mains devant eux, paumes en l’air, pour saluer l’assemblée et bien montrer leurs intentions amicales.

  — Je suis Thonolan des Zelandonii. Voici mon frère, Jondalar. Nous faisons notre Voyage. Y a-t-il quelqu’un parmi vous qui parle notre langue ?

  Aussitôt un homme d’âge moyen fit un pas en avant et leva les mains de la même manière que les deux frères.

  — Je suis Laduni des Losadunaï. Au nom de Duna, la Grande Terre Mère, je vous souhaite la bienvenue.

  Il prit alors les deux mains de Thonolan dans les siennes. Après avoir renouvelé son geste de bienvenue vis-à-vis de Jondalar, il leur proposa :

  — Venez vous asseoir près du feu. Nous n’allons pas tarder à manger. Voulez-vous partager notre repas ?

  — C�
�est très généreux de ta part, répondit cérémonieusement Jondalar.

  — Pendant mon Voyage, expliqua Laduni, j’ai marché vers l’ouest et j’ai séjourné dans une de vos Cavernes. C’était il y a bien des années, mais les Zelandonii sont toujours les bienvenus.

  Il conduisit les deux jeunes gens vers un tronc d’arbre placé près du feu, protégé par une sorte de brise-vent.

  — Débarrassez-vous de votre chargement et reposez-vous, proposa Laduni. Vous devez juste sortir du glacier ?

  — Il y a quelques jours, répondit Thonolan en posant son sac.

  — Vous l’avez traversé bien tard, remarqua Laduni. Le fœhn ne va pas tarder à se lever.

  — Le fœhn ? demanda Thonolan.

  — Le vent du printemps. Chaud et sec. Il vient du sud-ouest. Il souffle tellement fort qu’il déracine les arbres et arrache les branches. Grâce à lui, la neige fond très rapidement. En quelques jours, tout cela sera parti, expliqua Laduni en montrant la neige d’un large geste, et les bourgeons apparaîtront. S’il se met à souffler quand vous êtes sur le glacier, cela peut être fatal. La glace fond tellement rapidement qu’il se forme des crevasses. Des ponts et des corniches de neige s’effondrent brusquement sous vos pieds. Des torrents et même des rivières se mettent soudain à couler sous la glace.

  — Et il apporte toujours le Malaise, commenta une jeune femme.

  — Le Malaise ? fit Thonolan en se tournant vers elle.

  — Les mauvais esprits qui volent dans le vent. Ce sont eux qui rendent tout le monde irritable. Des gens qui ne se battent jamais d’habitude se mettent à se disputer. Ceux qui sont heureux n’arrêtent pas de pleurer. Les mauvais esprits peuvent vous rendre malade et, si vous l’êtes déjà, ils vous donnent envie de mourir. Quand on le sait, c’est plus facile à supporter. Mais il n’empêche que tout le monde est de mauvaise humeur.

  — Où as-tu appris à parler le zelandonii ? demanda Thonolan, en lançant à la jeune femme un coup d’œil approbateur.

  Celle-ci ne détourna pas les yeux mais, au lieu de lui répondre, elle se retourna vers Laduni.

  — Thonolan des Zelandonii, voici Filonia des Losadunaï, la fille de mon foyer, dit Laduni, en s’empressant de répondre à la muette requête de la jeune femme.

  En demandant à Laduni de faire les présentations, celle-ci laissait entendre à Thonolan qu’elle n’était pas n’importe qui et que ce n’était pas son genre de discuter avec des inconnus, aussi beaux et excitants soient-ils.

  Thonolan leva les deux mains, paumes en l’air, pour la saluer et lui lança à nouveau un regard admiratif. La jeune femme hésita un court instant, comme si elle réfléchissait, puis elle tendit ses deux mains que Thonolan s’empressa de serrer dans les siennes. Il l’attira vers lui.

  — Filonia des Losadunaï, Thonolan des Zelandonii est honoré que la Grande Terre Mère l’ait gratifié du Don de ta présence, dit-il avec un sourire entendu.

  Filonia rougit légèrement. L’allusion au Don que dispensait la Grande Mère ne lui avait pas échappé même si la phrase prononcée par Thonolan semblait aussi protocolaire que son geste. Le contact des mains de Thonolan la troublait et dans ses yeux se lisait une discrète invite.

  — Et maintenant, dis-moi où tu as appris le zelandonii, demanda à nouveau Thonolan.

  — Mon cousin et moi avons traversé le glacier durant notre Voyage et nous avons vécu quelque temps dans une Caverne zelandonii. Laduni nous avait déjà un peu appris à parler votre langue. Il parlait souvent zelandonii avec nous pour ne pas l’oublier, car, presque tous les ans, il traverse le glacier pour faire du troc.

  — Il est rare qu’une femme fasse un aussi long et dangereux Voyage, remarqua Thonolan qui n’avait toujours pas lâché les mains de Filonia. Que se serait-il passé si Doni t’avait bénie ?

  — Ce n’était pas si long que ça, dit-elle, toute fière de l’admiration dont elle était l’objet. Si Doni m’avait bénie, je m’en serais rendue compte très vite et j’aurais fait demi-tour.

  — Peu d’hommes entreprennent un Voyage aussi long, insista Thonolan.

  Voyant son manège, Jondalar se tourna vers Laduni et lui dit en souriant :

  — Mon frère ne manque jamais d’accaparer la plus jolie femme de l’assistance et il a vite fait de la tenir sous son charme.

  — Filonia est encore jeune, dit Laduni en riant. Ce n’est que l’an dernier qu’elle a été initiée aux Rites des Premiers Plaisirs. Mais depuis, elle a eu suffisamment d’admirateurs pour que ça lui tourne la tête. Ah... être à nouveau jeune ! Et recevoir pour la première fois le Don du Plaisir de la Grande Mère ! Encore que je n’aie pas à me plaindre : je suis très bien avec ma compagne et j’éprouve moins qu’avant le besoin de nouvelles expériences. Nous avons emmené peu de femmes, ajouta-t-il en se tournant vers Jondalar, car il ne s’agit que d’une partie de chasse. Mais je pense que, parmi les élues de Duna, tu n’auras aucun mal à en trouver une qui veuille partager le Don du Plaisir avec toi. Si aucune ne te plaît, ne t’inquiète pas. Notre Caverne est grande et, lorsque nous avons des visiteurs, nous en profitons pour organiser une fête en l’honneur de la Mère.

  — Je doute que nous puissions t’accompagner jusqu’à ta Caverne, Laduni. Nous ne sommes qu’au début de notre Voyage et, comme celui-ci risque d’être long, Thonolan est impatient de continuer. Peut-être pourrons-nous passer vous voir sur le chemin du retour, si tu nous expliques où se trouve votre Caverne.

  — Dommage ! J’aurais été heureux de vous accueillir. Ces derniers temps, nous n’avons pas eu beaucoup de visites... Jusqu’où comptez-vous aller ?

  — Thonolan a l’intention de suivre la Grande Rivière jusqu’à son embouchure. Mais au départ d’un Voyage, on imagine toujours qu’on va aller très loin. Qui peut dire jusqu’où nous irons ?

  — Je croyais que les Zelandonii vivaient près de la Grande Eau. C’est là en tout cas qu’ils étaient installés lorsque j’ai fait mon Voyage. J’ai marché longtemps en direction de l’ouest, puis j’ai obliqué au sud. Mais tu m’as dit que vous veniez de partir.

  — Je vais t’expliquer. Notre Caverne se trouve en effet à quelques jours de marche de la Grande Eau. Mais, quand je suis né, Dalanar des Lanzadonii était le compagnon de ma mère et dans sa Caverne, je suis comme chez moi. J’ai vécu trois ans chez lui pendant que j’apprenais mon métier. Mon frère et moi, nous avons donc séjourné chez les Lanzadonii. Notre Voyage a vraiment commencé au moment où nous les avons quittés. Nous avons alors traversé le glacier, et marché quelques jours avant de vous rencontrer.

  — Dalanar ! Bien sûr ! Je me disais que tu me rappelais quelqu’un que je connaissais. Tu dois être le fils de son esprit, car tu lui ressembles. Et toi aussi tu es tailleur de silex. Si tu lui ressembles aussi dans ce domaine, tu dois être excellent. Jamais je n’ai rencontré aussi bon tailleur de silex. Je suis allé le voir l’an dernier pour chercher des silex de la mine des Lanzadonii. Il n’y a pas de meilleures pierres que les leurs.

  Les gens s’approchaient du feu, leur bol à la main. En humant le délicieux fumet du repas, Jondalar se rendit compte qu’il avait faim. Il s’apprêtait à repousser son sac qui gênait le passage quand, soudain, il eut une idée.

  — J’ai emporté quelques silex lanzadonii avec moi, dit-il. Au cas où nous abîmerions des outils en voyageant. Mais ces silex sont lourds et je ne serais pas mécontent de me débarrasser d’une ou deux pierres. Je serais heureux de te les offrir si cela te fait plaisir.

  Les yeux de Laduni s’animèrent.

  — Je les accepterai avec plaisir, mais à condition de t’offrir quelque chose en retour. Je ne crache jamais sur une bonne affaire, mais je ne voudrais pas escroquer le fils du foyer de Dalanar.

  — Tu allégerais mon chargement et tu vas m’offrir un repas chaud, répondit Jondalar en souriant.

  — Ce n’est pas assez. Les pierres des Lanzadonii valent plus que ça. Je me sens blessé dans mon orgueil.

  Il y avait maintenant un certain nombre de gens autour d’eux et quand Jondal
ar éclata de rire, tout le monde l’imita.

  — Si tu le prends comme ça, Laduni, je ne vais pas te faciliter les choses. Pour l’instant, je n’ai besoin de rien – je ne cherche qu’à alléger mon chargement. Ce que tu me dois pour ces pierres, je te le demanderai plus tard. Es-tu d’accord ?

  — Là, c’est lui qui m’escroque ! s’écria Laduni avec un petit rire en se tournant vers les autres pour les prendre à témoin. Dis-moi au moins ce que tu me demanderas.

  — Pour l’instant, je n’en sais rien. Mais je viendrai chercher ce que tu me dois quand je repasserai par ici.

  — Qui dit que je serai en mesure de te le donner ?

  — Je ne te demanderai pas l’impossible.

  — Tes conditions sont dures, Jondalar. Mais si je peux, je te donnerai ce que tu me demanderas. D’accord.

  Jondalar ouvrit son sac puis, après avoir enlevé ce qui se trouvait dessus, il sortit la poche qui contenait les silex et tendit à Laduni deux rognons de silex déjà dégrossis.

  — C’est Dalanar qui les a choisis et préparés, expliqua Jondalar.

  A voir son expression, Laduni n’éprouvait aucun embarras à accepter les deux silex que Dalanar avait offerts au fils de son foyer. Malgré tout il grommela, assez fort pour que tout le monde l’entende :

  — Dire que je suis en train de troquer ma vie contre deux malheureux silex.

  — Est-ce que tu comptes discuter jusqu’à la fin des temps ? demanda Thonolan avec un grand sourire. Nous avons été invités à partager un repas et ce gibier sent bigrement bon.

  — La nourriture est prête, dit Filonia, qui se tenait à côté de lui. Et la chasse a été tellement bonne que nous n’avons presque pas eu besoin d’utiliser la viande séchée que nous avions apportée. Maintenant que ton sac est moins lourd, tu trouveras bien un coin pour en emporter.