Les chasseurs de mammouths Read online

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  Latie traînait un peu les pieds. Elle lançait de temps à autre un coup d’œil vers les chevaux et vers l’étrangère. Mais quand plusieurs autres personnes apparurent, après un coude de la rivière, elle s’élança : elle voulait être la première à annoncer l’arrivée de visiteurs. A ses cris, les gens se retournèrent et restèrent bouche bée.

  D’autres émergeaient de ce qui apparut aux yeux d’Ayla comme un grand trou ouvert dans la berge de la rivière. Une grotte, peut-être, mais comme elle n’en avait encore jamais vu. Elle semblait émerger de la pente qui descendait vers l’eau, mais sans rien emprunter aux lignes naturelles du rocher ni de la terre. De l’herbe poussait sur son toit, mais l’entrée avait une forme trop régulière qui faisait une étrange impression : c’était une voûte parfaitement symétrique.

  Soudain, au plus profond d’elle-même, une idée frappa la jeune femme. Ce n’était pas une grotte, et ces gens n’étaient pas le Clan ! Ils ne ressemblaient pas à Iza, la seule mère dont elle gardât le souvenir. Pas davantage à Creb ou à Brun, petits et musclés, avec leurs grands yeux embusqués sous des orbites saillantes, leur front fuyant, leur mâchoire proéminente dépourvue de menton. C’était à elle qu’ils ressemblaient, ces gens-là. Aux êtres dont elle était née. Sa mère, sa vraie mère, avait sans doute été semblable à l’une de ces femmes. Ces gens-là étaient les Autres ! Ils vivaient dans cet endroit ! La révélation lui apporta tout ensemble une bouffée d’excitation et un frisson de crainte.

  Un silence ébahi accueillit les étrangers – et leurs chevaux plus étranges encore – lorsqu’ils parvinrent à ce qui était, en hiver, la résidence permanente du Camp du Lion. Brusquement, tout le monde se mit à parler en même temps.

  — Talut ! Que nous apportes-tu, cette fois ? Où as-tu trouvé ces chevaux ? Qu’as-tu bien pu leur faire ? De quel Camp viennent ceux-là, Talut ?

  La troupe bruyante se pressait, dans un désir commun de voir, de toucher ces deux êtres humains et leurs bêtes. Ayla était désorientée, affolée. Elle n’était pas habituée à un tel nombre de curieux. Moins encore à des gens qui parlaient à haute voix et tous ensemble. Whinney esquivait, agitait les oreilles. La tête dressée, l’encolure arquée, elle s’efforçait de protéger son poulain effrayé et d’éviter ceux qui l’entouraient de plus en plus près.

  Jondalar voyait bien la détresse d’Ayla, la nervosité des chevaux mais il ne pouvait les faire comprendre à Talut et à ses compagnons. Couverte de sueur, la jument battait de la queue, dansait en rond. Soudain, elle n’y tint plus. Avec un hennissement de peur, elle se cabra, lança en avant ses durs sabots. Les curieux reculèrent.

  L’attention d’Ayla se porta sur l’agitation de Whinney. Elle l’appela par son nom, dans ce qui ressemblait à un bref hennissement réconfortant, et, par les signes dont elle s’était servi pour communiquer avec Jondalar, avant qu’il lui eût appris à parler, lui adressa un message.

  — Talut ! Personne ne doit porter la main sur les chevaux avant qu’Ayla le permette ! Elle seule peut en venir à bout. Ils sont très doux, mais la jument peut devenir dangereuse si on l’irrite, ou si elle croit son poulain menacé, dit Jondalar.

  — Reculez ! Vous l’avez entendu, clama Talut, d’une voix tonnante qui fit taire toutes les autres.

  Quand bêtes et gens se furent calmés, il reprit d’un ton plus normal.

  — La femme s’appelle Ayla. Je lui ai promis qu’il n’arriverait rien aux chevaux si elle venait séjourner chez nous. Je l’ai promis en ma qualité de chef du Camp du Lion. Voici Jondalar, des Zelandonii, mon parent : il est le frère du second époux de Tholie.

  Il ajouta, avec un sourire satisfait :

  — Talut a amené des visiteurs ! Il y eut des signes d’approbation.

  Les gens faisaient cercle. Ils regardaient les nouveaux arrivants avec une franche curiosité mais se tenaient assez loin pour éviter les sabots de la jument. Même si les étrangers étaient partis en cet instant, ils avaient déjà éveillé assez d’intérêt et fourni assez de sujets de conversation pour les années à venir. Lors des Réunions d’Été, on avait parlé de la présence dans la région de deux étrangers qui vivaient avec le peuple de la rivière, vers le sud-ouest. Les Mamutoï commerçaient avec les Sharamudoï, et, comme Tholie, une parente, avait choisi un homme de la rivière, l’information avait intéressé au premier chef le Camp du Lion. Mais jamais ils ne se seraient attendus à voir l’un de ces étrangers se présenter dans leur Camp, surtout pas en compagnie d’une femme qui exerçait sur les chevaux une sorte de pouvoir magique.

  — Tout va bien ? demanda Jondalar à Ayla.

  — Ils ont effrayé Whinney, et Rapide aussi. Les gens parlent-ils toujours ensemble ainsi ? Hommes et femmes en même temps ? On ne comprend plus rien. Et ils parlent si fort : comment reconnaître les voix ? Nous aurions peut-être dû retourner à la vallée.

  Elle tenait la jument par l’encolure, se serrait contre elle, pour la rassurer et se rassurer en même temps.

  Ayla, Jondalar le sentait, éprouvait la même angoisse que les chevaux. En voyant tous ces gens se presser autour d’elle, elle avait reçu un choc. Sans doute ne devraient-ils pas rester trop longtemps. Peut-être vaudrait-il mieux lier d’abord connaissance avec deux ou trois personnes seulement, jusqu’au moment où elle s’accoutumerait de nouveau à cette race qui était la sienne. Mais il se demandait ce qu’il ferait si elle ne s’habituait pas. Enfin, ils étaient là, à présent. Restait à voir ce qui allait se passer.

  — Il arrive que les gens parlent très fort tous à la fois, mais, généralement, une seule personne prend la parole à un moment donné. Et ils vont être prudents avec les chevaux, maintenant, je crois, affirma-t-il.

  Elle avait entrepris de décharger la jument des paniers assujettis sur ses flancs par un harnais de son invention, fait de lanières de cuir.

  Pendant qu’elle s’occupait ainsi, Jondalar prit Talut à part. Ayla et les chevaux, lui dit-il, étaient un peu nerveux. Il leur faudrait quelque temps pour s’habituer à tout ce monde.

  — Il vaudrait mieux les laisser seuls un moment, ajouta-t-il.

  Talut acquiesça. Il alla de l’un à l’autre des habitants du Camp, leur dit quelques mots à chacun. Ils se dispersèrent, se remirent à leurs tâches quotidiennes : en préparant le repas, en travaillant le cuir, en façonnant des outils, ils pouvaient observer à la dérobée ce qui se passait. Eux aussi, d’ailleurs, étaient un peu mal à l’aise. Voir des étrangers était intéressant, mais une femme dotée d’un tel pouvoir magique pouvait se comporter de manière inattendue.

  Seuls demeurèrent quelques enfants, mais leur présence ne troublait pas Ayla. Elle n’avait pas vu d’enfants depuis des années, depuis son départ du Clan, et la curiosité était réciproque. Elle débarrassa la jument de son harnais, le poulain de son licou, les flatta, les caressa tour à tour. Elle venait de gratter longuement Rapide et de le serrer affectueusement contre elle quand, en levant les yeux, elle vit le regard avide de Latie fixé sur le poulain.

  — Tu veux toucher cheval ? demanda-t-elle.

  — Je peux ?

  — Viens. Donne main. Je montre.

  Elle prit la main de Latie, la posa sur le rude poil d’hiver du jeune animal. Rapide tourna la tête pour flairer la fillette et lui poser le nez sur l’épaule.

  Le sourire de gratitude de Latie fut le plus beau des cadeaux.

  — Je lui plais !

  — Aime gratter aussi. Comme ça.

  Ayla lui montra les endroits où le poulain éprouvait des démangeaisons. Latie était débordante de joie. Rapide était ravi et le montrait clairement. Ayla se détourna pour aider Jondalar et ne prêta pas attention à l’approche d’un autre enfant. Quand elle fit volte-face, elle réprima un cri, sentit le sang se retirer de son visage.

  — Tu veux bien que Rydag touche le cheval ? demanda la fillette. Il ne peut pas parler, mais je sais qu’il en a envie.

  Latie était accoutumée à la surprise des nouveaux venus devant Rydag.

  — Jondalar ! appela
Ayla, dans un rauque murmure. Cet enfant, il pourrait être mon fils ! Il ressemble à Durc !

  Son compagnon se retourna, ses yeux s’agrandirent de stupeur. C’était un enfant d’esprits mêlés.

  Pour la plupart des gens, les Têtes Plates – les êtres qu’Ayla appelait toujours le Clan – étaient des animaux, et beaucoup considéraient les enfants semblables à celui-ci comme des monstres, mi-humains, mi-bêtes. Jondalar avait été atterré lorsqu’il avait compris que la jeune femme avait donné naissance à un être de cette sorte. La mère d’un tel enfant était généralement rejetée. On la chassait, de peur qu’elle n’attirât de nouveau le mauvais esprit animal et n’amenât d’autres femmes à donner naissance à de tels monstres. Certains se refusaient même à admettre leur existence. Découvrir là un de ces enfants, parmi des gens normaux, était plus qu’une surprise. C’était un véritable choc. D’où venait donc ce petit garçon ?

  Ayla et l’enfant se dévisageaient. Ils n’avaient plus conscience de ce qui les entourait. Il est bien maigre, pour un petit qui appartient pour moitié au Clan, pensait Ayla. Ils sont le plus souvent bien charpentés et musclés. Durc lui-même était plus solide. Il est malade, lui disait son œil exercé de guérisseuse. Il s’agissait d’un mal de naissance, qui concernait le muscle vigoureux qui battait et palpitait dans la poitrine pour entraîner le sang. Mais elle enregistrait tous ces signes sans y penser. Son attention se concentrait sur le visage de l’enfant, sur la forme de sa tête, afin de découvrir les ressemblances et les différences entre lui et son propre fils.

  Les grands yeux bruns, intelligents, étaient pareils à ceux de Durc, ils exprimaient la même antique sagesse, bien au-delà de son âge. Mais ils contenaient aussi une douleur, une souffrance qui n’étaient pas seulement physiques, et que Durc n’avait jamais connues. Ayla avait la gorge serrée, elle était envahie de compassion. Les orbites de cet enfant étaient moins prononcées, décida-t-elle. Même lorsqu’elle était partie, Durc, à trois ans, montrait au-dessus de ses yeux des saillies osseuses déjà très développées. Ces caractéristiques lui venaient du Clan, mais son front ressemblait à celui de cet enfant : ni fuyant ni aplati comme ceux du Clan, mais haut et bombé comme celui d’Ayla.

  Ses pensées s’égarèrent. Durc aurait maintenant six ans, se dit-elle. Il avait l’âge d’accompagner les hommes quand ils s’entraînaient avec leurs armes de chasse. Mais c’était Brun, et pas Broud, qui devait être son professeur. La colère la prenait, au souvenir de Broud. Jamais elle n’oublierait que le fils de la compagne de Brun avait entretenu la haine qu’il ressentait à son égard, jusqu’au jour où, par pure méchanceté, il avait pu lui prendre son enfant et la faire chasser du Clan. Elle ferma les yeux : le souvenir lui était comme un coup de couteau en plein cœur. Elle se refusait à croire qu’elle ne reverrait jamais son fils.

  Elle ouvrit les yeux, vit Rydag, reprit longuement son souffle.

  Je me demande quel âge a ce petit. Il n’est pas bien grand mais il ne doit pas être beaucoup moins âgé que Durc. Rydag avait le teint clair, ses cheveux étaient sombres et frisés mais plus légers, plus doux que les chevelures crépues qui se rencontraient le plus souvent dans le Clan. La différence essentielle entre cet enfant et son fils résidait dans son menton et son cou. Durc possédait un long cou, comme le sien : il s’étranglait parfois en avalant, ce qui n’arrivait jamais aux jeunes enfants du Clan. Il avait aussi un menton un peu fuyant mais bien formé. Celui-ci avait un cou trop court, et aussi une mâchoire trop saillante. Latie, se rappela-t-elle, avait dit qu’il était incapable de parler.

  Tout à coup, dans un éclair de compréhension, elle sut ce que devait être la vie de ce jeune être. Il pouvait être difficile, pour une petite fille de cinq ans qui avait perdu ses parents dans un tremblement de terre et qui avait été recueillie par un clan pour lequel le langage articulé était pratiquement impossible, d’apprendre les signes par lesquels ces gens communiquaient. Mais combien plus difficile encore de vivre parmi des gens qui parlaient, sans posséder la parole. Elle se rappelait la tension qui l’avait habitée les premiers temps, quand elle était incapable de communiquer avec les gens qui l’avaient recueillie. Par la suite, il lui avait été plus douloureux encore de ne pouvoir se faire comprendre de Jondalar avant d’avoir réappris à parler. Mais si elle n’avait pas possédé cette faculté d’apprendre... ?

  Elle fit un signe à l’enfant, l’un des simples gestes de salut, parmi les premiers qu’on lui avait enseignés si longtemps auparavant. Elle surprit dans ses yeux une lueur d’intérêt, mais il secoua la tête et parut perplexe. Jamais, comprit-elle, il n’avait appris le langage par signes du Clan, mais il devait avoir en lui les vestiges de la mémoire du Clan. Un bref instant, elle en était sûre, il avait reconnu le signe.

  — Rydag peut toucher le petit cheval ? répéta Latie.

  — Oui, répondit Ayla.

  Elle prit la main du petit garçon. Il est si maigre, si frêle, pensa-t-elle. Elle comprit alors tout le reste. Il ne pouvait pas courir, comme les autres enfants. Il ne pouvait pas se livrer à leurs jeux brutaux. Il ne pouvait que les regarder et les envier.

  Avec une tendresse que Jondalar n’avait encore jamais lue sur son visage, Ayla souleva Rydag pour l’asseoir sur le dos de Whinney. Elle fit signe à la jument de la suivre et leur fit faire lentement le tour du Camp. Les conversations s’interrompirent : tout le monde ouvrait de grands yeux au spectacle de Rydag à cheval. Mis à part Talut et les quelques personnes qui avaient rencontré le couple et les animaux près de la rivière, on n’avait encore jamais vu personne monter à cheval. On n’avait jamais même envisagé une telle idée.

  Une forte matrone émergea de l’étrange habitation. A la vue de Rydag installé sur le dos de la jument qui s’était cabrée dangereusement près d’elle, elle fut d’abord portée à courir à son aide. Mais, en approchant, elle prit conscience du spectacle silencieux qui se jouait devant elle.

  L’enfant avait une expression émerveillée, ravie. Combien de fois avait-il suivi d’un regard d’envie les activités des autres enfants, que sa faiblesse et son aspect physique différent l’empêchaient d’imiter ? Combien de fois avait-il souhaité pouvoir se faire admirer, envier ? Maintenant, pour la première fois, petits et grands le suivaient d’un regard admiratif et jaloux.

  La femme voyait tout cela et s’en étonnait. Cette étrangère avait-elle vraiment compris si vite l’enfant ? L’avait-elle si vite accepté ? Elle surprit le regard d’Ayla fixé sur Rydag et elle sut qu’elle ne se trompait pas.

  Ayla saisit ce regard de la matrone, elle la vit lui sourire. Elle lui sourit en retour, s’arrêta près d’elle.

  — Tu as rendu Rydag très heureux, dit la femme.

  Elle tendait les bras au petit garçon que l’étrangère blonde soulevait.

  — C’est peu, dit Ayla. La femme hocha la tête.

  — Je m’appelle Nezzie.

  — Mon nom est Ayla.

  Toutes deux se dévisagèrent prudemment, sans hostilité, mais comme pour tâter le terrain en vue de relations futures.

  Les questions qu’elle avait envie de poser à propos de Rydag se bousculaient dans l’esprit de la jeune femme. Pourtant, elle hésitait. Était-il convenable de les formuler ? Nezzie était-elle la mère de ce petit ? Dans ce cas, comment avait-elle donné naissance à un enfant d’esprits mêlés ? Le problème qui la tourmentait depuis la naissance de Durc revenait l’assaillir. Comment la vie commençait-elle ? Une femme en reconnaissait la présence uniquement quand son corps changeait, à mesure que grossissait l’enfant. Mais comment s’introduisait-il à l’intérieur d’une femme ?

  Creb et Iza croyaient qu’une nouvelle vie commençait quand une femme absorbait les esprits totémiques d’un homme. Jondalar pensait que la Grande Terre Mère mêlait les esprits d’un homme et d’une femme et les introduisait à l’intérieur de la femme lorsqu’elle devenait grosse. Mais Ayla s’était formé sa propre opinion. Elle avait remarqué chez son fils certaines de ses propres caractéristiques et certaines autres du
Clan. Elle avait alors compris qu’aucune vie ne s’était développée en elle jusqu’au jour où Broud l’avait pénétrée de force.

  Elle frissonna à cet affreux souvenir. Elle en était arrivée à la certitude que, lorsqu’un homme mettait son organe dans l’endroit où les enfants se formaient, quelque chose incitait la vie à commencer à l’intérieur d’une femme. Jondalar, quand elle lui en avait parlé, avait trouvé l’idée étrange. Il avait voulu la convaincre que c’était la Mère qui créait la vie. Elle ne l’avait pas vraiment cru. A présent, elle se posait des questions. Ayla avait grandi au sein du Clan, elle en faisait partie, en dépit de ses différences. Quand Broud l’avait prise, l’acte lui avait fait horreur, mais il n’avait fait qu’exercer ses droits. Mais comment un homme du Clan avait-il pu forcer Nezzie ?

  Ses pensées furent interrompues par l’arrivée bruyante d’une petite bande de chasseurs. Un homme s’approcha. Il repoussa son capuchon. Ayla et Jondalar restèrent bouche bée. L’homme était brun foncé ! C’était presque la couleur de la robe de Rapide, déjà inhabituelle chez un cheval. Le jeune couple n’avait jamais vu personne de semblable.

  L’homme avait des cheveux noirs et crépus, qui formaient sur sa tête un casque pareil à la fourrure serrée d’un mouflon. Ses yeux étaient noirs, eux aussi, d’un éclat étincelant. Son sourire découvrait des dents blanches et brillantes et une langue rose qui contrastaient avec sa peau sombre. Quand des étrangers le voyaient pour la première fois, il faisait sensation : il le savait et y prenait un certain plaisir.

  Par ailleurs, il était parfaitement ordinaire : de taille moyenne quelques centimètres de plus qu’Ayla – et de corpulence moyenne. Mais une impression de vitalité, une économie de mouvements, une assurance naturelle signalaient un homme résolu et qui savait atteindre un but sans perdre de temps. A la vue d’Ayla, ses prunelles prirent un éclat nouveau.

  Jondalar en reconnut la séduction. Il fronça les sourcils, mais ni la jeune femme blonde ni l’homme à la peau foncée ne s’en aperçurent. Captivée par la nouveauté de l’arrivant, Ayla le regardait avec l’émerveillement candide d’un enfant. Lui, pour sa part, se sentait attiré autant par la naïveté innocente de sa réaction que par sa beauté.