Les chasseurs de mammouths Read online

Page 51


  — Pourquoi pas ? Je vais le marquer ici.

  Du plat de son couteau, elle aplanit le sol. Elle prit ensuite deux objets, à côté d’elle, les tendit, un dans chaque main.

  — Nous allons compter trois points pour une partie. Si tu devines bien, tu marques un point. Si tu te trompes, je marque un point. La première qui en a trois gagne la partie.

  Ayla regarda les deux osselets de bœuf musqué. L’un était peint de lignes rouges et noires, l’autre avait gardé son aspect naturel.

  — Dois choisir le blanc, est ça ? demanda-t-elle.

  — Exactement, approuva Crozie.

  Une lueur rusée brillait dans son regard.

  — Tu es prête ?

  Les osselets entre les mains, elle se frottait les deux paumes l’une contre l’autre, mais elle regardait Jondalar, assis avec Danug dans l’aire réservée aux tailleurs de silex.

  — Est-il vraiment aussi bon qu’on le dit ? questionna-t-elle, avec un signe de tête en direction du jeune homme.

  Ayla lança un coup d’œil vers la tête blonde toute proche de la tête rousse. Lorsqu’elle ramena son regard sur Crozie, celle-ci avait les deux mains derrière le dos.

  — Oui. Jondalar très bien, répondit-elle.

  Crozie avait-elle délibérément essayé de détourner son attention ? se demandait-elle. Elle dévisagea longuement sa compagne, remarqua la légère inclinaison de ses épaules, son port de tête, son expression.

  Crozie ramena ses mains devant elle, chacune refermée sur un os. La jeune femme examina le visage ridé, soudain dépourvu de toute expression, les vieilles mains arthritiques aux jointures blanchies. Une main était-elle un peu plus ramenée vers la poitrine ? Ayla choisit l’autre.

  — Perdu ! fit Crozie, avec une féroce exultation.

  Elle ouvrit la main pour montrer l’os rayé de rouge et de noir, inscrivit un bâton dans le lœss.

  — Tu veux encore essayer ?

  — Oui, affirma Ayla.

  Cette fois, Crozie se mit à fredonner, tout en frottant les osselets entre ses paumes. Après avoir un instant fermé les yeux, elle les rouvrit, contempla fixement le plafond, comme si elle remarquait quelque chose de passionnant près du trou à fumée. Ayla fut tentée de suivre son regard, mais elle se rappela la ruse utilisée la fois d’avant pour détourner son attention. Elle détourna vivement les yeux, juste à temps pour voir la vieille rusée jeter un coup d’œil entre ses paumes avant de ramener précipitamment ses mains derrière son dos. Un petit sourire de respect involontaire passa fugitivement sur le vieux visage. Un mouvement des épaules, des muscles des bras, semblait indiquer que les mains cachées n’étaient pas inactives. Crozie pensait-elle qu’Ayla avait entrevu l’un des osselets et les changeait-elle de main ? Ou bien voulait-elle seulement le lui faire croire ?

  Le jeu comportait des aspects subtils, se disait la jeune femme, et il était plus intéressant de jouer que d’observer. Crozie ramena en vue ses mains osseuses. Ayla l’examina sans trop en avoir l’air. D’une part, il était impoli de dévisager quelqu’un. D’autre part, elle ne tenait pas à laisser voir à Crozie ce qu’elle cherchait. C’était difficile à déterminer – la vieille femme était experte à ce jeu –, mais la jeune femme avait l’impression qu’une épaule était légèrement plus haute que l’autre, et l’autre main n’était-elle pas un peu en retrait ? Ayla choisit celle qu’à son avis, Crozie voulait lui voir prendre. C’était la mauvaise.

  — Ah, encore perdu s’écria joyeusement Crozie. Elle ajouta vivement :

  — Prête ?

  Sans lui laisser le temps d’acquiescer, la vieille femme avait déjà ramené ses mains derrière son dos, avant de les tendre de nouveau devant elle. Cette fois, elle se tenait penchée en avant. Ayla, souriante, résista. Sa partenaire changeait constamment un détail de son attitude, elle s’efforçait de ne pas fournir un signal uniforme. La jeune femme choisit la main qui lui paraissait la bonne, en fut récompensée par une marque tracée dans le lœss. La fois suivante, Crozie changea une fois de plus de position, elle abaissa les mains. Ayla se trompa.

  — Ça fait trois ! J’ai gagné. Mais tu ne peux pas vraiment tenter ta chance avec une seule partie. Veux-tu en faire une autre ?

  — Oui. Aimerais jouer encore, dit Ayla.

  Crozie sourit. Mais, quand la jeune femme devina correctement deux fois de suite, son expression se fit moins aimable. Lorsqu’elle frotta pour la troisième fois entre ses paumes les osselets de bœuf musqué, elle fronçait les sourcils.

  — Regarde là-bas ! Qu’est-ce que c’est donc ? dit-elle, avec un signe du menton.

  C’était là une tentative flagrante pour détourner l’attention de la jeune femme.

  Ayla regarda dans la direction indiquée. Quand elle revint au jeu, la vieille femme avait retrouvé son sourire. Ayla prit tout son temps pour choisir la main qui renfermait l’osselet gagnant, bien qu’elle eût pris très vite sa décision. Elle ne voulait pas contrarier trop gravement Crozie, mais elle avait appris à interpréter les signaux inconscients que transmettait le corps de la vieille femme quand elle jouait et elle savait, aussi précisément que si Crozie le lui avait révélé, dans quelle main se trouvait le bon osselet.

  Crozie n’aurait pas été contente de savoir qu’elle se trahissait si facilement, mais Ayla possédait sur elle un avantage particulier. Elle était tellement accoutumée à observer et traduire de subtiles nuances de posture et d’expression du visage que cette habitude était devenue presque un instinct. Ces nuances faisaient partie intégrante du langage du Clan : elles exprimaient les moindres variantes d’une signification. Ayla avait remarqué par ailleurs que, même chez les gens qui communiquaient surtout verbalement, ces mouvements du corps, ces postures exprimaient aussi quelque chose, mais, dans ce cas, ce n’était pas conscient.

  Elle avait été trop occupée à apprendre le langage parlé de son nouveau peuple pour faire un réel effort d’interprétation de ce langage inconscient. Sans parler encore très couramment la langue, elle était maintenant plus à l’aise et elle pouvait désormais utiliser des procédés de communication qui n’étaient généralement pas considérés comme des éléments du langage. La partie d’osselets avec Crozie lui faisait comprendre qu’elle pourrait en apprendre long sur les gens de sa propre race en appliquant les connaissances et la pénétration qu’elle avait acquises du Clan. Le Clan ne pouvait mentir, parce que le langage du corps ne permettait pas la dissimulation. Mais ceux qu’autour d’elle on avait appelés les Autres, pouvaient encore moins lui cacher leurs secrets. Ils ne savaient même pas qu’ils « parlaient ». Elle n’était pas encore tout à fait capable de traduire leurs signaux corporels mais... cela ne saurait tarder.

  Ayla choisit la main qui tenait l’osselet blanc, et, d’un geste rageur, Crozie marqua un troisième point pour elle.

  — La chance est de ton côté, à présent, dit-elle. Puisque j’ai gagné une partie, et toi une, nous ferions aussi bien de déclarer un résultat nul et d’oublier les enjeux.

  — Non, protesta Ayla. Nous misons talent. Tu gagnes mon talent. Mon talent est médecine. Je te donnerai. Je veux ton talent.

  — Quel talent ? demanda Crozie. Mon talent au jeu ? C’est ce que je fais de mieux, maintenant, et, déjà, tu me bats. Que veux-tu de moi ?

  — Non, pas jeu. Je veux faire cuir blanc. La vieille femme en resta bouche bée.

  — Du cuir blanc ?

  — Cuir blanc, comme tunique tu portes pour adoption.

  — Je n’ai pas fait de cuir blanc depuis des années.

  — Mais peux faire ? demanda Ayla.

  — Oui.

  Un souvenir vint adoucir le regard de Crozie.

  — J’ai appris très jeune, avec ma mère. Jadis, le blanc était sacré pour le Foyer de la Grue, disent les légendes. Personne d’autre ne pouvait en porter...

  Les yeux de la vieille femme retrouvèrent leur dureté.

  — Mais c’était avant que le Foyer de la Grue fût tombé dans un tel mépris que même le Prix de la Femme est devenu dér
isoire.

  Elle dévisageait de tout près la jeune femme.

  — Que représente pour toi le cuir blanc ?

  — Est très beau, répondit Ayla.

  Sa réponse provoqua un nouvel adoucissement dans le regard de sa compagne.

  — Et blanc est sacré pour quelqu’un, ajouta-t-elle, les yeux baissés sur ses mains. Je veux faire tunique spéciale comme aime quelqu’un. Tunique blanche spéciale.

  Elle ne vit pas Crozie jeter un coup d’œil vers Jondalar qui, précisément en cet instant, les regardait toutes deux. Apparemment gêné, il se détourna vivement. La vieille femme revint à Ayla, qui gardait la tête baissée.

  — Et qu’aurai-je en échange ? demanda-t-elle.

  — Tu m’apprendras ? dit Ayla, qui se redressa en souriant.

  Elle saisit dans le vieux regard une lueur d’avarice, mais il y avait autre chose aussi. Quelque chose de plus lointain, de plus doux.

  — Ferai remède pour arthrite, dit-elle, comme pour Mamut.

  — Qui te dit que J’en ai besoin ? Lança Crozie d’un ton acerbe. Je ne suis pas aussi vieille que lui.

  — Non, pas si vieille Crozie, mais tu as souffrance. Tu ne dis pas, ne te plains pas, mais je sais parce que suis Femme Qui Guérit, Remède ne peut pas guérir jointures et os douloureux, rien ne peut cela, mais peut faire souffrance moins grande. Cataplasme chaud rendra plus facile remuer, baisser, et ferai remède pour souffrance, un pour matin, un pour autre fois.

  La vieille femme désirait avant tout sauver la face, elle le comprit, ajouta :

  — Besoin faire remèdes pour toi pour sauver enjeu. Est mon talent.

  — Oui, je dois te laisser payer ton enjeu, je suppose, dit Crozie. Mais je veux encore autre chose.

  — Quoi ? Ferai, si je peux.

  — Je veux encore de cette pommade blanche qui adoucit une vieille peau sèche... la rajeunit, dit doucement Crozie.

  Elle se redressa, reprit son ton acerbe.

  — Ma peau a toujours souffert de gerçures, l’hiver. Ayla lui sourit.

  — Je ferai. Maintenant, tu dis quelle peau meilleure pour cuir blanc. Je demanderai à Nezzie si elle est dans réserves.

  — La peau de cerf. Celle du renne est bonne, mais il vaut mieux en faire de la fourrure, pour la chaleur. N’importe quel cerf fera l’affaire : le cerf commun, l’élan, le mégacéros. Mais, avant de choisir la peau, il te faudra autre chose.

  — Est quoi ?

  — Il faudra mettre de côté ton urine.

  — Mon urine ?

  — Oui. Pas seulement la tienne, celle de n’importe qui, mais la tienne est la meilleure. Commence à la garder dès maintenant, avant même de mettre une peau à dégeler. Il faudra la laisser quelque temps dans un endroit chaud.

  — Je me soulage tous les jours derrière rideau, dans panier avec bouse de mammouth et cendres. Est jeté après.

  — Ne te soulage plus dans le panier. Garde toute ton urine dans un crâne de mammouth ou dans un panier tressé serré. Quelque chose d’étanche.

  — Pourquoi besoin urine ?

  Crozie prit le temps d’examiner la jeune femme avant de répondre.

  — Je ne rajeunis pas, dit-elle, et je n’ai plus personne, excepté Fralie. D’ordinaire, une femme transmet ses talents à ses enfants, et à ses petits-enfants. Mais Fralie n’a pas le temps, et le travail du cuir ne l’intéresse pas beaucoup. Elle préfère coudre et faire des broderies de perles. Elle n’a pas de filles. Ses fils... eh bien, ils sont très jeunes. Qui sait ? Mais ma mère m’a transmis ce talent, et je dois à mon tour le transmettre à... à quelqu’un. C’est très dur, le travail du cuir, mais j’ai vu ce que tu savais faire. Les fourrures et les peaux que tu as apportées prouvent ton habileté, ta minutie, et ce sont des qualités nécessaires pour faire cuir blanc. Il y a des années que je n’ai pensé à en faire, et personne d’autre n’a témoigné un grand intérêt. Mais toi, tu as demandé. Je t’apprendrai donc.

  La vieille femme se pencha, prit dans la sienne la main d’Ayla.

  — Le secret du cuir blanc, c’est ton urine. Ça peut te paraître étrange mais c’est vrai. Après être restée quelque temps dans un endroit chaud, elle se transforme. A ce moment, si tu y trempes des peaux, tous les petits fragments de graisse se détachent, toutes les tâches disparaissent. Le poil s’enlève plus facilement, la peau pourrit moins vite, et elle reste douce, même sans la fumer, si bien qu’elle ne brunit pas. En fait, l’urine blanchit la peau. Elle n’est pas encore absolument blanche, mais presque. Par la suite, quand elle a été lavée, tordue plusieurs fois, quand elle est complètement sèche, elle est prête à être teinte en blanc.

  Si quelqu’un lui avait posé la question, Crozie aurait été incapable d’expliquer comment l’urée, le principal composant de l’urine, pouvait se décomposer et prendre les propriétés de l’ammoniac dans un environnement chaud. Elle savait seulement que, si l’on conservait assez longtemps l’urine, elle devenait autre chose. Quelque chose qui pouvait à la fois dissoudre la graisse et décolorer, tout en préservant le cuir de la décomposition. Elle n’avait pas besoin de savoir pourquoi ni de donner à ce liquide le nom d’ammoniac : il lui suffisait de connaître ses propriétés.

  — De la craie... avons-nous de la craie ? demanda Crozie.

  — Wymez en a. Il dit silex qu’il a rapporté vient de falaise de craie. Il a encore plusieurs pierres couvertes ainsi.

  — Pourquoi as-tu parlé de craie à Wymez ? Comment savais-tu que j’accepterais de te montrer ? demanda Crozie d’un ton soupçonneux.

  — Ne savais pas. Veux faire tunique blanche depuis longtemps. Si tu ne montres pas, j’essaie toute seule. Mais ne savais pas fallait garder urine. N’aurais pas pensé. Suis heureuse tu vas montrer à faire comme il faut.

  — Humpff ! commenta très brièvement Crozie. Elle était convaincue mais se refusait à l’admettre.

  — N’oublie pas de me faire cette pommade blanche. Elle ajouta :

  — Fais-en aussi pour le cuir. Ce serait bon, je pense, d’en mélanger à la craie.

  Ayla écarta le rabat pour regarder à l’extérieur.

  En cette fin d’après midi, le vent psalmodiait en gémissant une triste mélopée qui s’accordait avec le morne paysage et le ciel gris, couvert.

  Elle aurait souhaité pouvoir échapper au froid cruel qui retenait tout le monde à l’intérieur, mais la saison accablante semblait ne devoir jamais finir. Whinney s’ébroua. La jeune femme se retourna, vit Mamut pénétrer dans le foyer des chevaux. Elle lui sourit.

  Ayla, dès le début, avait éprouvé un profond respect pour le vieux chaman, mais, depuis qu’il avait entrepris de l’initier, ce respect s’était transformé en amour. C’était en partie parce qu’elle décelait une étrange ressemblance entre le grand et maigre Mamut, incroyablement âgé, et le petit magicien du Clan, borgne et boiteux, non pas en apparence mais par leur nature. Elle avait presque l’impression d’avoir retrouvé Creb ou, au moins, sa contrepartie. Tous deux professaient une compréhension et un respect profonds pour le monde des esprits, même si les esprits qu’ils révéraient portaient des noms différents. Tous deux savaient exercer de redoutables pouvoirs, en dépit de leur faiblesse physique. Et tous deux possédaient une grande expérience des réactions humaines. Mais ce qui, plus que tout peut-être, avait fait naître l’amour chez la jeune femme, c’était que, comme l’avait fait Creb, Mamut l’avait accueillie avec bonté, l’avait aidée à comprendre, avait fait d’elle une fille de son Foyer.

  — Je te cherchais, Ayla. Je pensais bien te trouver ici, avec tes chevaux.

  — Je regardais dehors. Je voudrais voir venir le printemps.

  — C’est l’époque où la plupart de gens commencent à avoir envie d’un changement, de quelque chose de nouveau à voir ou à faire. Ils s’ennuient, ils dorment davantage. Voilà pourquoi, je pense, nous avons plus de festins et de fêtes en cette dernière période de l’hiver. Le Concours du Rire est proche. Presque tout le monde y prend plaisir.

  — C’est quoi, le Concours du
Rire ?

  — Précisément ce que le nom indique. Chacun s’efforce de faire rire les autres. Certains s’habillent d’une façon comique, portent leurs vêtements sens devant derrière, se font des grimaces, se comportent d’une manière ridicule, se moquent les uns des autres, se jouent des tours. Si quelqu’un se fâche, on en rit encore davantage. Presque tout le monde attend ce concours, mais aucune fête ne suscite autant d’impatience que le Festival de Printemps. C’est cela, en fait, qui m’a lancé à ta recherche. Tu as encore beaucoup à apprendre, avant ce Festival.

  — Pourquoi le Festival du Printemps est-il si particulier ? demanda Ayla.

  Elle n’était pas bien sûre d’éprouver, elle, une telle impatience.

  — Pour de nombreuses raisons, je suppose. C’est à la fois notre fête la plus solennelle et la plus joyeuse. Elle marque la fin d’une longue saison de froid paralysant et le retour de la chaleur. On dit que, si l’on observe une année durant le cycle des saisons, on comprend la vie. La plupart des gens comptent trois saisons. Le printemps est la saison de la naissance. Dans le jaillissement de ses eaux, les inondations printanières, la Grande Terre Mère donne de nouveau la vie. L’été, la saison chaude, est le temps de la croissance, de l’abondance. L’hiver est « la petite mort ». Au printemps, la vie se renouvelle, renaît. Trois saisons suffisent à expliquer presque tout, mais le Foyer du Mammouth en compte cinq. Le nombre sacré de la Mère est le cinq.

  En dépit de ses réticences premières, Ayla se passionnait maintenant pour l’initiation que lui avait imposée Mamut. Elle apprenait tant d’idées nouvelles, tant de nouvelles pensées et même de nouvelles manières de penser. Il était stimulant de découvrir tant de choses, de se sentir mise dans le secret au lieu d’être tenue à l’écart. La connaissance des esprits, des nombres et même de la chasse lui avait été refusée, du temps où elle vivait avec le Clan. Elle était réservée aux hommes. Seuls, les mog-ur et leurs acolytes étudiaient ces sciences en profondeur, et nulle femme ne pouvait devenir mog-ur. Les femmes n’étaient même pas admises aux discussions qui portaient sur des sujets comme les esprits ou les nombres. La chasse lui avait été interdite aussi, mais, sur ce point, les gens du Clan n’empêchaient pas les femmes d’écouter : à leur avis, aucune femme n’était capable de s’instruire dans ce domaine.