- Home
- Jean M. Auel
Les chasseurs de mammouths Page 42
Les chasseurs de mammouths Read online
Page 42
— Je n’ai jamais été aussi malade pour les deux premiers.
— Fralie, veut bien me laisser... regarder ?
Le regard de Fralie fit le tour du groupe de femmes. Aucune ne dit mot. Nezzie lui souriait, la poussait silencieusement à accepter.
— Je veux bien, dit Fralie.
Ayla se leva vivement. Elle lui regarda les yeux, sentit son haleine, lui tâta le front. Il faisait trop sombre pour voir grand-chose, et trop chaud pour discerner si elle était fiévreuse.
— Veux allonger ? demanda-t-elle.
Tout le monde s’écarta pour donner à Fralie la place de s’étendre. Ayla palpa, écouta, examina minutieusement. De toute évidence, elle possédait une véritable compétence. Les autres femmes suivaient l’examen de regards curieux.
— Malade autrement que matin, je pense, dit Ayla, quand elle en eut terminé. Je prépare remède empêche nourriture remonter. Aide à sentir mieux. Empêche enfler. Prendras ?
— Je ne sais pas, répondit Fralie. Frébec surveille tout ce que je mange. Il est inquiet, je crois, mais il ne veut pas l’avouer. Il me demandera d’où vient ce que je prends.
Crozie, les lèvres serrées, retenait manifestement les mots qu’elle avait envie de prononcer : elle redoutait, si elle les laissait échapper, de voir Fralie prendre le parti de Frébec et refuser l’aide d’Ayla. Nezzie et Tulie échangèrent un regard. Il n’était pas dans la manière de Crozie de faire montre d’une telle retenue.
Ayla hocha la tête.
— Connais moyen, je crois.
— Je ne sais pas ce que vous en pensez, déclara Deegie, mais moi, je suis prête à finir de me laver et à sortir. Que dirais-tu d’aller te rouler un moment dans la neige, Ayla ?
— Boit, je crois. Trop chaud ici.
17
Jondalar souleva la tenture tirée devant la plate-forme qu’il partageait avec Ayla. Il sourit. Elle était assise au milieu de la couche. Nue, la peau rosée, lumineuse, elle brossait ses cheveux encore humides.
Elle lui sourit à son tour.
— Je me sens si bien, dit-elle. Deegie m’avait dit que j’aimerais ça. Le bain de vapeur t’a-t-il plu ?
Il s’assit près d’elle, laissa retomber la tenture. Il avait lui aussi le teint animé, mais il était déjà habillé, il venait de se peigner et avait noué ses cheveux sur la nuque. Le bain de vapeur avait été tellement agréable qu’il avait même songé à se raser mais il avait fini par se contenter de se rafraîchir la barbe.
— Ils m’ont toujours plu, répondit-il.
Incapable de résister plus longtemps, il prit la jeune femme dans ses bras, l’embrassa, entreprit de caresser le corps tiède. Elle répondit sans réserve à ses caresses, s’abandonna à son étreinte. Il l’entendit gémir doucement quand il prit entre ses lèvres le bout d’un sein.
— Grande Mère, tu es tentante, femme, dit-il en s’écartant d’elle. Mais que diront les gens, quand ils commenceront d’arriver au Foyer du Mammouth pour ton adoption, s’ils nous trouvent en train de partager les Plaisirs, au lieu d’être habillés et prêts à les recevoir ?
— Nous pourrions leur dire de revenir plus tard, riposta-t-elle en souriant.
Jondalar éclata de rire.
— Je t’en crois bien capable, non ?
— Ne m’as-tu pas donné ton signal ? demanda-t-elle d’un air espiègle.
— Mon signal ?
— Tu te rappelles bien. Le signal que donne un homme à une femme quand il la désire ? Tu m’as dit que je saurais toujours. Ensuite, tu m’as embrassée et caressée ainsi. Eh bien, tu viens de me donner ton signal, et, quand un homme lui donne le signal, une femme du Clan ne refuse jamais.
— Est-il bien vrai qu’elle ne refuse jamais ?
Il ne parvenait pas encore à y croire tout à fait.
— Elle est élevée ainsi, Jondalar. C’est ainsi que se comporte une véritable femme du Clan, répondit-elle avec une parfaite gravité.
— Hmmm. Autrement dit, le choix m’appartient ? Si je te disais « Restons ici et partageons les Plaisirs », tu ferais attendre tout le monde ?
Il s’efforçait de garder son sérieux, mais ses yeux pétillaient de joie.
— Seulement si tu me donnes le signal, fit-elle sur le même ton.
Il la reprit dans ses bras, l’embrassa de nouveau. En la sentant réagir avec plus d’ardeur encore, il fut presque tenté de vérifier si elle plaisantait ou si elle parlait sérieusement mais, à regret il la lâcha.
— Ce n’est pas ce que je préférerais, mais il vaut mieux, je crois, que je te laisse t’habiller. Les autres ne vont plus tarder. Que vas-tu mettre ?
— Je n’ai pas grand-chose, en réalité, sauf ce que je portais au Clan, la tenue que je me suis faite et des jambières de rechange. J’aimerais bien avoir d’autres vêtements. Deegie m’a montré ce qu’elle allait porter. C’est magnifique... Je n’ai jamais rien vu de semblable. Elle m’a offert une de ses brosses quand elle m’a vue me servir d’une cardère.
Ayla montra à Jondalar la brosse à cheveux faite des poils raides de mammouth, serrés à une extrémité dans une bande de cuir qui en formait le manche, ce qui lui donnait l’aspect d’un large pinceau.
— Elle m’a donné aussi quelques colliers de perles et de coquillages. Je crois que je les mettrai dans mes cheveux, comme elle.
— Je ferais bien de te laisser t’apprêter, fit Jondalar.
Il se pencha sur la jeune femme pour un autre baiser et se leva. Quand le rideau de cuir fut retombé, il demeura un instant immobile à le contempler. Un pli creusait son front. Il aurait voulu pouvoir rester avec elle, sans se soucier des autres. Lorsqu’ils vivaient dans la vallée d’Ayla, ils faisaient ce qu’ils voulaient quand bon leur semblait. Et si elle choisissait de rester parmi eux ? Il avait le pressentiment qu’après cette nuit-là, rien ne serait plus jamais pareil.
Au moment où il allait s’éloigner, Mamut croisa son regard et lui fit signe. Le jeune homme s’approcha du vieux chaman.
— Si tu n’es pas trop occupé, j’aimerais bien avoir ton aide, dit Mamut.
— Je serais heureux de t’aider. Que puis-je faire ? répondit Jondalar. Mamut prit au fond de sa plate-forme quatre longues perches, les lui montra. En les regardant de plus près, Jondalar s’aperçut qu’elles n’étaient pas en bois mais en ivoire, et d’une seule pièce. C’étaient des défenses de mammouth, qu’on avait façonnées, redressées. Le vieillard lui tendit ensuite un gros maillet de pierre emmanché d’os. Jondalar prit le temps de l’examiner : il n’en avait jamais vu de pareil. Le maillet était entièrement recouvert de cuir. On avait creusé un sillon tout autour de la grosse pierre. Un lien d’osier flexible suivait le sillon et venait s’attacher au manche. Le maillet tout entier avait été alors enveloppé d’une peau non tannée, humide, qu’on avait simplement grattée pour la nettoyer. La peau, en séchant, s’était resserrée sur le tout, maintenant ainsi solidement unis le maillet et son manche.
Le chaman entraîna Jondalar vers le trou à feu. Il souleva une natte pour lui montrer un trou, large d’un demi-pied, rempli de petites pierres et de morceaux d’os. Ils le vidèrent. Jondalar apporta ensuite l’une des perches d’ivoire, en plaça l’extrémité dans le trou. Pendant que Mamut la maintenait bien droite, il la cala à l’aide des pierres et des os, tassa fermement l’ensemble avec un maillet de pierre. Ils répétèrent encore par trois fois l’opération, formant ainsi un arc de cercle autour du trou à feu mais à quelque distance.
Le vieil homme sortit alors un paquet et, soigneusement, avec respect, l’ouvrit, en tira une feuille en rouleau, faite d’une matière parcheminée. La feuille une fois déroulée, Jondalar vit qu’on y avait peint des animaux, parmi lesquels un mammouth, des oiseaux et un lion des cavernes, ainsi que d’étranges figures géométriques. Ils le fixaient aux perches, créant ainsi un paravent translucide. Jondalar recula de quelques pas pour juger de l’effet produit, avant de se rapprocher avec curiosité. Les intestins, après avoir été ouverts, nettoyés et séchés, étaient généralem
ent translucides, mais cet écran était fait d’une autre matière. Il croyait savoir laquelle, sans toutefois en être bien sûr.
— Ce n’est pas fait avec des intestins, n’est-ce pas ? Il aurait fallu les coudre les uns aux autres, et cet écran est d’une seule pièce.
Le Mamut acquiesça d’un signe de tête.
— Alors, il doit s’agir de la couche membraneuse qui doublait la peau d’un très gros animal, et qu’on est parvenu à enlever d’un seul tenant.
Le vieil homme sourit.
— Un mammouth, dit-il. Une femelle blanche.
Les yeux de Jondalar s’élargirent, avant de se reporter avec un profond respect sur l’écran.
— Chaque Camp reçut une partie de la femelle blanche, puisqu’elle avait rendu son esprit lors de la première chasse d’une Réunion d’Été. Moi, j’ai demandé ceci. On l’appelle l’ombre de sa peau. Elle a moins de substance que les autres parties blanches, et l’on ne peut pas l’exposer pour montrer à tous son pouvoir, mais, à mon avis, ce qui est plus subtil peut être aussi plus puissant. Ceci vaut mieux qu’un petit morceau : ceci enveloppait l’esprit intérieur de tout l’animal.
Brinan et Crisavec firent subitement irruption dans l’espace qui formait le centre du Foyer du Mammouth. Ils s’étaient poursuivis tout au long du passage qui venait des Foyers de l’Aurochs et de la Grue. Ils culbutèrent l’un sur l’autre pour se battre, faillirent même heurter le délicat écran. Mais ils se figèrent quand Brinan remarqua la longue jambe maigre qui leur barrait le chemin. Ils levèrent les yeux, leur regard rencontra la représentation du mammouth, et ils étouffèrent une exclamation. Tous deux se tournèrent vers Mamut. Aux yeux de Jondalar, le visage du chaman était dépourvu d’expression. Pourtant, les deux garçons de sept et huit ans se relevèrent précipitamment et, en évitant soigneusement l’écran, se dirigèrent vers le premier foyer, comme s’ils avaient été sévèrement grondés.
— Ils avaient l’air contrits, presque effrayés. Cependant, tu ne leur as pas dit un mot, et je ne les ai jamais vus avoir peur de toi, remarqua Jondalar.
— Ils ont vu l’écran. Parfois, quand tu contemples l’essence d’un puissant esprit, tu vois ton propre cœur.
Jondalar hocha la tête en souriant mais il n’était pas sûr de bien comprendre ce que voulait dire le vieux chaman. Il parle comme une Zelandoni, se disait-il, avec une ombre sur la langue, comme le font si souvent les gens de son espèce. Toutefois, il n’était pas certain de vouloir voir son propre cœur.
En traversant le Foyer du Renard, les enfants saluèrent le sculpteur, qui leur répondit d’un sourire. Ce sourire s’élargit quand Ranec ramena son attention sur le Foyer du Mammouth, qu’il observait depuis un bon moment. Ayla venait d’apparaître et s’était immobilisée devant le rideau pour ajuster les plis de sa tunique. A sa vue, Ranec sentit son visage s’enfiévrer. Son cœur battait à grands coups.
Plus il voyait Ayla, plus il la trouvait ravissante. Les longs rayons du soleil, qui entraient par le trou à fumée, venaient tout exprès, lui semblait-il, chatoyer sur elle. Il voulait se rappeler ce moment, repaître sa vue de ce spectacle. L’abondante chevelure de la jeune femme, qui retombait en vagues harmonieuses autour de son visage, faisait comme un nuage doré qui jouait avec les rayons lumineux. Ses mouvements pleins de spontanéité étaient d’une grâce absolue. Personne n’imaginait l’inquiétude qui avait taraudé Ranec durant l’absence d’Ayla, ni son bonheur à l’idée qu’elle allait devenir l’une d’entre eux. Il fronça les sourcils quand Jondalar vit la jeune femme, s’approcha d’elle et lui passa autour de la taille un bras possessif. Il s’interposait maintenant entre elle et Ranec et la lui cachait.
Ils s’avancèrent dans la direction du sculpteur pour se rendre au premier foyer. Elle s’arrêta pour regarder l’écran : elle était visiblement impressionnée, admirative. Le couple s’engagea dans le passage pour traverser le Foyer du Renard. Le sculpteur surprit une vive rougeur sur les joues d’Ayla quand elle le vit. Vivement, elle baissa les yeux. Le visage de son compagnon s’empourpra, lui aussi, mais son regard marquait bien que le plaisir n’y était pour rien. Les deux hommes se dévisagèrent fixement au passage. L’expression de Jondalar traduisait la colère et la jalousie. Ranec faisait un grand effort pour paraître indifférent et sûr de lui. Machinalement, ses yeux allèrent chercher le regard impassible de l’homme qui se dressait derrière Jondalar, l’homme qui représentait l’essence de la spiritualité du Camp. Sans bien savoir pourquoi, il se sentit décontenancé.
Les deux jeunes gens arrivèrent au foyer d’entrée. Ayla comprit alors pourquoi elle n’avait pas remarqué de préparatifs fébriles en vue du festin. Nezzie surveillait les femmes qui enlevaient des feuilles flétries, des herbes fumantes d’un trou creusé à même la terre, qui faisait office de four. Les arômes qui s’en dégageaient mettaient l’eau à la bouche de tous les assistants. Les préparatifs avaient commencé avant que les hommes fussent descendus chercher de l’argile à la rivière, et les mets avaient continué de cuire tout le temps que le Camp avait travaillé. Il ne restait plus qu’à les servir à tous ces gens affamés.
On sortit d’abord du trou une certaine variété de raves qui se trouvaient bien d’une cuisson prolongée. Vinrent ensuite des corbeilles emplies d’un mélange de moelle, de myrtilles et de plusieurs graines décortiquées et pilées, parmi lesquelles des pignons riches en huile, qui avait cuit pendant des heures. Sans être sucré, en dépit des myrtilles qui apportaient une légère saveur fruitée, le plat était délicieusement riche. On sortit enfin une cuisse entière de mammouth, cuite à la vapeur et imprégnée du jus dispensé par son épaisse couche de graisse.
Le soleil se couchait. Un vent froid fit rentrer en hâte tout le monde dans l’abri. Cette fois, quand Ayla fut priée de se servir la première, elle se montra moins timide. Le festin était donné en son honneur, et, même si elle n’aimait toujours pas se sentir le point de mire de l’attention générale, elle était heureuse des circonstances qui l’avaient voulu ainsi.
Deegie vint s’asseoir près d’elle, et la jeune femme se surprit à la détailler sans vergogne. L’épaisse chevelure de la jeune fille, d’un châtain roux, était tirée en arrière et coiffée en un chignon très haut sur le sommet du crâne. Un rang de perles rondes en ivoire, chacune d’elles ciselée et percée à la main, avait été tressé avec ses cheveux. Elle portait une longue robe de cuir souple – une longue tunique, dans l’esprit d’Ayla –, drapée en plis souples à partir de la taille, teinte d’un brun profond et d’un éclat satiné. La tunique n’avait pas de manches, mais la largeur des épaules, qui retombaient sur le haut des bras, en donnait l’illusion. Une frange de longs poils de mammouth, d’un brun-rouge, tombait de ses épaules dans le dos et d’un décolleté en V par-devant et descendait plus bas que la taille.
L’encolure était soulignée d’un triple rang de perles d’ivoire, et Deegie portait autour du cou un collier de coquillages coniques, séparés par des tubes de calcaire et par des morceaux d’ambre. Un bracelet d’ivoire, gravé d’un motif en chevrons, enserrait le haut de son bras droit. Le même motif se répétait, en ocre rouge, jaune et brun, sur sa ceinture, tissée de poils d’animaux. Attaché à cette ceinture par une boucle de cuir, pendait un couteau de silex à manche d’ivoire dans sa gaine de cuir, et, suspendue à une autre boucle, la partie inférieure d’une corne d’aurochs noire, un vase à boire qui représentait un talisman pour le Foyer de l’Aurochs.
La jupe avait été coupée en diagonale : elle partait des côtés, au-dessus des genoux, pour former une pointe devant et derrière. Trois rangs de perles d’ivoire, une bande de fourrure de lapin et une seconde bande formée des dos rayés de plusieurs écureuils accentuaient la ligne du bas de la jupe, encore soulignée par une autre frange de longs poils de mammouth qui effleurait le bas du mollet. Elle ne portait pas de jambières : on entrevoyait ses jambes à travers la frange, ainsi que ses hautes bottes d’un brun foncé qui formaient des mocassins aux pieds, et qui brillaient d’un éclat exceptionne
l.
Ayla se demandait comment on obtenait du cuir d’un tel brillant. Mais, surtout, elle regardait Deegie avec une respectueuse admiration c’était, pensait-elle, la plus belle femme qu’elle eût jamais vue.
— Deegie, est très belle... tunique ?
— Tu pourrais appeler ça une longue tunique. En réalité, c’est une tenue d’été. Je l’ai faite pour la Réunion, l’an dernier, quand Branag m’a déclaré son amour. J’ai changé d’avis sur ce que j’allais porter ce soir. Je savais que nous resterions à l’intérieur, et qu’il ferait chaud.
Jondalar vint les rejoindre. Visiblement, il trouvait Deegie très séduisante, lui aussi. Avec le charme qui le rendait si attirant, il lui décocha un sourire qui exprimait toute son admiration. Deegie répondit par un regard plein d’invite à ce bel homme, aux yeux d’un bleu intense.
Talut s’approchait. Il tenait entre ses mains un immense plateau chargé de nourriture. Ayla réprima une exclamation, ouvrit des yeux immenses. Le chef portait une coiffure fantastique, si haute qu’elle touchait presque le plafond. Elle était faite de cuir teint de différentes couleurs, de plusieurs sortes de fourrure, y compris une longue queue touffue d’écureuil qui pendait dans son dos ; deux pointes de défenses de mammouth, relativement petites, se dressaient de chaque côté de sa tête et se croisaient au-dessus comme celles qui formaient les arches d’entrée. Sa tunique, qui descendait aux genoux, était marron foncé du moins ce qu’on en voyait. Tout le devant était si abondamment orné de motifs compliqués faits de perle d’ivoire, de dents d’animaux et de coquillages qu’il était malaisé de distinguer le cuir.
Il portait autour du cou un pesant collier composé de griffes de lion des cavernes et d’une canine, séparées par des morceaux d’ambre. Une plaque d’ivoire, gravée de signes énigmatiques, y était suspendue et descendait sur sa poitrine. Une large bande de cuir noir ceignait sa taille et se fermait par des lanières qui se terminaient sur le devant par des glands. Y étaient suspendus un poignard, fait de la pointe aiguisée d’une défense de mammouth, une gaine de cuir qui protégeait un couteau de silex à manche d’ivoire et un objet rond, en forme de roue, divisé par des rayons, où s’accrochaient par des lanières une bourse, quelques canines et, surtout, la touffe de poils prélevée sur la queue d’un lion des cavernes. Une longue frange de poils de mammouth, qui balayait presque le sol, révélait, quand il marchait, que ses jambières étaient aussi ornementées que sa tunique.