Les chasseurs de mammouths Read online

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  Plutôt que le sac plus petit, porté sur une seule épaule, qu’utilisaient les Mamutoï, ils installèrent sur leur dos de lourdes hottes, munies de lanières qui se croisaient sur la poitrine, pareilles à celle qu’avait portée Jondalar. Ils s’assurèrent qu’ils pouvaient remonter ou rejeter facilement les capuchons de leurs pelisses. Ayla avait pensé à préparer des courroies qui se nouaient autour du front pour mieux assurer la charge, le cas échéant, mais, quant à elle, elle préférait utiliser sa fronde à cet usage. Dans les hottes se trouvaient leurs provisions, le nécessaire pour allumer du feu, leur tente et leurs fourrures de couchage.

  Jondalar portait aussi deux gros rognons de silex, soigneusement choisis sur la berge du cours d’eau, et le petit sac plein de pierres à feu. Dans une poche séparée attachée sur la hanche, chacun avait des sagaies et un propulseur. Ayla avait placé dans une petite sacoche plusieurs pierres qui convenaient tout particulièrement à la fronde, et, sous sa pelisse, se trouvait son sac à médecines, suspendu à une lanière qui ceinturait sa tunique.

  La balle de foin était attachée sur le dos de la jument. Ayla examina avec soin les deux chevaux, leurs jambes, leur posture, leur allure, afin de s’assurer qu’ils n’étaient pas trop chargés. Sur un ultime regard vers le sentier abrupt, ils s’engagèrent dans la longue vallée. Whinney suivait Ayla. Jondalar menait Rapide à la longe. Ils franchirent la petite rivière près du gué. La jeune femme envisagea un instant d’alléger la charge de Whinney pour faciliter l’ascension de la pente couverte de gravier, mais la solide jument s’en tira sans encombre.

  Quand ils se retrouvèrent sur les steppes de l’ouest, Ayla adopta un itinéraire différent de celui qu’ils avaient emprunté à l’aller. Elle se trompa de direction, revint en arrière, reconnut enfin le chemin qu’elle voulait prendre. Ils parvinrent à un canyon sans issue, jonché d’énormes blocs de rochers aux arêtes vives, qui avaient été détachés des murailles de granite par le tranchant acéré du gel, de la chaleur et du temps. Ayla guettait chez Whinney des signes de nervosité : le canyon avait naguère été le repaire de lions des cavernes. Ils s’y engagèrent néanmoins, se dirigèrent vers la pente de gravier, à l’autre extrémité.

  Le jour où Ayla avait découvert les deux frères, Thonolan était déjà mort, et Jondalar grièvement blessé. La jeune femme avait adressé une requête à l’Esprit du Lion des Cavernes, pour qu’il guidât le défunt vers l’autre monde, mais elle n’avait pas eu le temps nécessaire pour les rites de l’ensevelissement. Toutefois, elle ne pouvait abandonner le corps aux prédateurs. Elle l’avait traîné jusqu’à l’extrémité du canyon et, avec sa lourde lance, semblable à celles qu’utilisaient les hommes du Clan, elle avait déplacé un rocher qui retenait une accumulation de débris. Elle avait pleuré en voyant le gravier recouvrir la forme ensanglantée, sans vie d’un homme qu’elle n’avait jamais connu, qu’elle ne connaîtrait jamais, un homme qui lui ressemblait, qui faisait partie des Autres...

  Jondalar, au bas de la pente, aurait souhaité faire quelque chose pour marquer l’emplacement de la tombe de son frère. Peut-être Doni l’avait-elle déjà retrouvé, puisqu’elle l’avait rappelé si tôt à elle, mais la Zelandoni, il le savait, s’efforcerait de retrouver cet endroit où reposait l’esprit de Thonolan, afin de le guider si elle le pouvait. Comment pourrait-il lui dire où se trouvait ce lieu ? Il aurait été incapable de le découvrir par lui-même.

  — Jondalar ? fit Ayla.

  Il la regarda, et remarqua qu’elle tenait dans sa main une petite bourse de cuir.

  — Tu m’as dit que son esprit devait retourner vers Doni. Je ne connais pas les coutumes de la Grande Terre Mère mais seulement le monde spirituel des totems du Clan. J’ai demandé à mon Lion des Cavernes de le guider jusque-là. Peut-être est-ce le même monde, ou peut-être ta Grande Mère sait-elle l’existence de celui-là. Mais le Lion des Cavernes est un totem puissant, et ton frère n’est pas sans protection.

  — Merci, Ayla. Tu as fait de ton mieux, je le sais.

  — Peut-être ne comprends-tu pas, de même que je ne comprends pas Doni, mais le Lion des Cavernes est ton totem à toi aussi, désormais. Il t’a choisi, comme il m’avait choisie, et il t’a marqué, comme il m’avait marquée.

  — Tu me l’as déjà dit. Je ne suis pas sûr de la signification de tes paroles.

  — Il devait te choisir puisqu’il t’avait poussé vers moi. Seul un homme qui a pour totem le Lion des Cavernes est assez fort pour une femme qui a ce même totem. Mais tu dois savoir une chose. Creb me l’a toujours dit : il n’est pas facile de vivre avec un puissant totem. Son esprit te mettra à l’épreuve, pour déterminer si tu es digne de Lui. Ce sera très dur, mais tu y gagneras plus que tu ne crois.

  Elle lui tendit le petit sac.

  — Je t’ai fait une amulette. Tu n’es pas obligé de la porter autour du cou, comme moi, mais tu dois la garder sur toi. J’y ai mis un morceau d’ocre rouge, afin qu’elle contienne un peu de ton esprit et un peu de celui de ton totem. Mais ton amulette devrait contenir encore autre chose, je crois.

  Jondalar fronçait les sourcils. Il ne voulait pas blesser Ayla mais il n’était pas sûr de désirer porter cette amulette d’un totem du Clan.

  — Tu devrais, je pense, prélever un caillou sur la tombe de ton frère. Un peu de son esprit y demeurera, et tu pourras le rapporter à ton peuple.

  Le visage de Jondalar s’assombrit encore, avant de s’éclairer subitement. Mais oui ! Ce caillou pourrait aider la Zelandoni à retrouver cet endroit, dans un état de transe. Peut-être les totems du clan avaient-ils plus de valeur qu’il ne leur en avait accordé. Après tout, Doni n’avait-elle pas créé les esprits de tous les animaux ?

  — Ayla, comment fais-tu pour savoir précisément ce qu’il faut faire ?

  — Comment as-tu pu devenir si savante, là où tu as grandi ? Oui, je garderai ton amulette, et je vais y ajouter une pierre prise sur la tombe de Thonolan, dit-il.

  Il regardait le gravier, fait de petites pierres aux arêtes tranchantes, qui s’accumulait au pied de la muraille en un équilibre instable. Il avait été formé par les mêmes forces qui avaient détaché de la paroi verticale du canyon des dalles et des blocs. Tout à coup, une pierre, cédant à la force cosmique de la gravité, roula parmi d’autres et vint s’immobiliser aux pieds de Jondalar. Il la ramassa. Au premier regard, elle ressemblait à tous les autres fragments de granite et de roches sédimentaires. Mais, lorsqu’il la retourna, il eut la surprise de découvrir une opalescence luisante, sur la face où la pierre s’était brisée. Des lueurs d’un rouge ardent émanaient de ce caillou d’un blanc laiteux, des reflets chatoyants de bleus et de verts dansaient et étincelaient au soleil à chaque mouvement de sa main.

  — Ayla, regarde, dit-il en montrant à la jeune femme le fragment d’opale. A voir la pierre de l’autre côté, jamais on ne soupçonnerait tant de beauté. Mais vois, là où elle s’est brisée. Les couleurs semblent venir de son cœur même et elles sont si vives. On la croirait vivante.

  — Peut-être l’est-elle, ou peut-être est-ce un peu de l’esprit de ton frère, répondit-elle.

  16

  Un remous d’air froid s’enroula autour de la tente basse. Un bras nu fut vivement ramené sous une fourrure. Un vent violent souleva en sifflant le pan de cuir qui protégeait l’ouverture. Un pli soucieux creusa le front d’un visage endormi. Une rafale s’empara du pan dans un claquement sec, le fit battre de tous côtés dans des courants d’air mugissants qui réveillèrent en sursaut Ayla et Jondalar. Jondalar le rattacha solidement, mais le vent continua de forcir toute la nuit, et ses sursauts, ses gémissements, ses palpitations, ses hurlements autour du petit abri rendirent le sommeil difficile, capricieux.

  Le lendemain matin, ils durent se battre contre les bourrasques pour replier la tente. Ils refirent rapidement leurs paquets sans prendre la peine d’allumer un feu. Ils se contentèrent de boire l’eau glacée d’un ruisseau proche en mangeant des aliments séchés. Le vent s’apaisa vers le milieu de la matinée, mais une tens
ion dans l’atmosphère leur faisait craindre que le pire ne fût pas encore passé.

  Quand le vent reprit, aux environs de midi, Ayla remarqua que l’air avait une odeur presque métallique. Elle renifla, tourna la tête de tous côtés, comme pour sonder l’atmosphère, évaluer la menace.

  — Le vent sent la neige, cria-t-elle pour se faire entendre par-dessus le tintamarre. Mon nez m’avertit.

  — Que dis-tu ? demanda Jondalar.

  Mais le vent emporta sa voix, et Ayla se fia au mouvement de ses lèvres pour comprendre ce qu’il disait.

  Elle s’arrêta pour lui permettre de la rejoindre.

  — Je sens arriver la neige. Nous ferions bien de trouver un abri avant qu’elle ne soit là, dit-elle.

  Ses yeux inquiets fouillaient la vaste étendue plate.

  — Mais où en découvrir un par ici ?

  Jondalar n’était pas moins anxieux. Il se rappela le petit cours d’eau presque entièrement gelé au bord duquel ils avaient campé la nuit précédente. Ils ne l’avaient pas traversé. Il devait donc encore se trouver sur leur gauche, même s’il décrivait de nombreux méandres. Il essaya de se repérer à travers les nuages de poussière, mais rien n’était clair. Au hasard, il prit à gauche.

  — Essayons de retrouver ce petit cours d’eau, dit-il. Il pourrait y avoir des arbres ou des berges hautes pour nous protéger.

  Ayla hocha la tête et suivit. Whinney ne souleva aucune objection, elle non plus.

  La qualité subtile de l’air, que la jeune femme avait remarquée et traduite comme une odeur de neige, ne l’avait pas trompée. Bientôt, une poudre blanche se mit à tourbillonner follement, donnant au vent une forme plus définie. Elle ne tarda pas à céder la place à des flocons plus gros qui brouillaient davantage encore la vision.

  Jondalar crut voir se dresser devant eux des formes vagues et s’arrêta pour tenter de les préciser, mais Whinney poursuivit son chemin, et ils la prirent pour guide. Des arbres courbés et un écran de broussailles marquaient le bord d’un cours d’eau. L’homme et la femme auraient pu se tapir sous leur protection, mais la jument continuait à suivre le courant. Ils parvinrent à un coude où l’eau avait creusé profondément la berge étroitement tassée. Là, à l’abri de la falaise basse qui les protégeait de la pleine force du vent, Whinney poussa son poulain en avant et se plaça devant lui pour l’abriter.

  Vivement, Ayla et Jondalar déchargèrent les chevaux, dressèrent leur tente aux pieds même de la jument et s’y glissèrent pour attendre la fin de la tempête.

  Même en cet endroit protégé, le vent menaçait leur abri précaire. L’ouragan rugissait de toutes les directions à la fois et semblait bien décidé à se frayer un passage à l’intérieur. Il y parvenait fréquemment. Des courants d’air, des rafales se glissaient sous les bords, se faufilaient par les fentes, là où le pan de fermeture s’attachait à la tente, là où la couverture du trou à fumée s’ajustait d’une façon imprécise. La neige, souvent, entrait avec eux. L’homme et la femme se blottirent sous leurs couvertures pour avoir chaud et bavardèrent. Ils se contaient des incidents de leur enfance, des histoires, des légendes, ils parlaient de gens qu’ils avaient connus, de coutumes, d’idées, de leurs rêves, de leurs espoirs. Jamais, semblait-il, ils n’étaient à court de sujets. Quand vint la nuit, ils partagèrent les Plaisirs, avant de s’endormir. Vers le milieu de la nuit, le vent renonça à ses assauts contre leur tente.

  Ayla se réveilla et, les yeux grands ouverts, s’efforça de percer la pénombre. Elle luttait contre une terreur grandissante. Elle se sentait mal à l’aise, sa tête était douloureuse, et le silence lui semblait pesant, dans l’atmosphère confinée de la tente. Quelque chose n’allait pas, mais quoi ? Elle l’ignorait. La situation était pour elle vaguement familière, un souvenir peut-être, comme si elle s’était déjà trouvée dans les mêmes conditions ou presque. C’était plutôt comme un danger qu’elle aurait dû reconnaître, mais lequel ? Brusquement, elle n’en put supporter davantage. Elle se redressa, repoussa les fourrures qui couvraient chaudement l’homme étendu à ses côtés.

  — Jondalar ! Jondalar !

  Elle le secouait, mais c’était inutile. Il s’était éveillé à l’instant même où elle s’était dressée sur son séant.

  — Ayla ! Qu’y a-t-il ?

  — Je ne sais pas. Quelque chose ne va pas.

  — Je ne vois rien d’inquiétant, dit-il.

  C’était vrai, mais, de toute évidence, quelque chose tourmentait Ayla. Il n’avait pas l’habitude de la voir si proche de l’affolement. Elle était d’ordinaire si calme, si maîtresse de ses réactions, même devant un danger imminent. Aucun prédateur à quatre pattes n’aurait fait naître dans son regard une telle terreur.

  — Pourquoi as-tu le sentiment d’un danger ?

  — J’ai fait un rêve. Je me trouvais dans un endroit obscur, plus obscur que la nuit, et je suffoquais, Jondalar. Je ne pouvais plus respirer !

  Une expression d’inquiétude qui lui était familière passa sur le visage de l’homme. Son regard, de nouveau, faisait le tour de la tente. Cela ne ressemblait pas à Ayla de se montrer aussi effrayée. Peut-être y avait-il réellement un danger. Dans leur abri, il faisait sombre, mais ce n’était pas l’obscurité totale. Un semblant de lumière y filtrait. Rien ne paraissait dérangé. Le vent n’avait rien détruit, il n’avait pas rompu de cordes. En fait, il ne soufflait même plus. Il n’y avait pas le moindre mouvement. Tout était absolument silencieux...

  Jondalar rejeta les fourrures, rampa jusqu’à l’entrée. Il détacha le panneau, révélant ainsi un mur blanc friable qui s’effondra à l’intérieur de la tente mais seulement pour en révéler un autre, derrière.

  — Nous sommes ensevelis, Jondalar ! Nous sommes ensevelis sous la neige !

  La terreur élargissait les yeux d’Ayla. Sa voix se fêlait sous l’effort qu’elle faisait pour la contrôler.

  Jondalar tendit le bras vers elle, la serra contre lui.

  — Tout va bien, Ayla. Tout va bien, murmura-t-il. Mais il n’en avait pas lui-même la certitude.

  — Il fait si sombre ! Je ne peux plus respirer !

  Sa voix était étrange, lointaine, comme si elle venait d’ailleurs. Elle était devenue inerte entre ses bras. Il l’allongea sur les fourrures, remarqua qu’elle avait les yeux clos. Pourtant, elle continuait à crier, de cette voix bizarre, lointaine, qu’il faisait sombre, et qu’elle ne pouvait plus respirer. Il ne savait plus que faire. Il avait peur pour elle, peur d’elle aussi, un peu. Il se passait quelque chose d’insolite, quelque chose qui n’avait rien à voir avec leur ensevelissement dans la neige, aussi inquiétant fût-il.

  Près de l’entrée il aperçut sa hotte, en partie recouverte de neige. Un long moment, il la considéra, avant de ramper tout à coup jusqu’à elle. Il la dégagea, chercha à tâtons l’étui, sur le côté, trouva une sagaie. Il se redressa à genoux, détacha la couverture qui protégeait le trou à fumée, presque au centre de la tente. Avec le manche de la sagaie, il ouvrit un trou dans la neige. Un bloc vint s’écraser sur leurs fourrures de couchage. La lumière du soleil et l’air frais pénétrèrent dans le petit abri.

  La transformation, chez Ayla, fut immédiate. Elle se détendit visiblement, ne tarda pas à rouvrir les yeux.

  — Comment as-tu fait ? demanda-t-elle.

  — J’ai passé une sagaie par le trou à fumée et j’ai traversé la couche de neige. Il va falloir nous frayer un chemin pour sortir, mais la neige n’est peut-être pas aussi épaisse qu’il y paraît.

  Il l’examinait de tout près, l’air anxieux.

  — Que t’est-il arrivé, Ayla ? J’étais inquiet pour toi. Tu répétais sans cesse que tu ne pouvais plus respirer. J’ai cru que tu perdais connaissance.

  — Je ne sais pas. C’est peut-être le manque d’air.

  — Ça n’avait pas l’air si grave. Je n’avais pas trop de difficulté à respirer. Et tu étais vraiment terrorisée. Je ne crois pas t’avoir jamais vue aussi effrayée.

  Ses questions metta
ient la jeune femme mal à l’aise. Elle se sentait encore dans un état bizarre. La tête lui tournait un peu. Elle avait l’impression d’avoir fait un mauvais rêve, sans pouvoir rien expliquer.

  — Je me rappelle qu’une fois, la neige avait bouché l’orifice de la petite grotte où je m’étais réfugiée après avoir dû quitter le clan de Brun. Je me suis réveillée dans l’obscurité, et l’air était vicié. Ça doit être ça.

  — Oui, j’imagine que tu as eu peur que cela se reproduise, dit Jondalar.

  Mais sans trop savoir pourquoi, il n’y croyait pas, et Ayla non plus.

  Le crépuscule cédait rapidement la place à la nuit. Pourtant, le géant à la barbe rouge travaillait encore dehors. Il fut le premier à voir l’étrange cortège franchir la crête, au haut de la pente, et commencer à descendre. En tête venait la femme lasse, qui cheminait péniblement dans la neige. La jument la suivait, épuisée, la tête basse ; elle portait une lourde charge et traînait derrière elle le travois. Le poulain, chargé lui aussi, était mené à la longe par l’homme qui suivait la jument. Il avançait plus facilement sur une neige déjà tassée par la jeune femme et l’animal qui le précédaient. Toutefois, en chemin, Ayla et Jondalar avaient à plusieurs reprises permuté, afin de laisser à chacun un peu de repos.

  — Nezzie ! ils sont de retour ! cria Talut.

  Il s’élança à la rencontre des voyageurs, piétina la neige devant Ayla pour les quelques pas qui restaient à faire. Il les conduisit vers le milieu de l’habitation. A leur grande surprise, on avait construit, en leur absence, une nouvelle extension. Elle était semblable au foyer d’entrée, mais plus vaste. De là, une autre arche donnait directement accès au Foyer du Mammouth.

  — Nous avons fait ça pour les chevaux, Ayla, annonça Talut quand ils y eurent pénétré.

  Devant l’expression de stupeur de la jeune femme, un large sourire satisfait se dessina sur son visage.