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Les chasseurs de mammouths Page 75

— J’accepte cette Union, avec joie, répondit Wymez.

  — Et toi, Nezzie ? questionna Tulie. Veux-tu accepter une Union entre ton fils, Ranec, et Ayla, si l’on peut convenir d’un Prix de la Femme qui soit convenable ?

  — J’accepte l’Union, répondit-elle.

  Talut s’adressa ensuite au vieil homme, debout près d’Ayla.

  — Mamut, toi qui es à la recherche des Esprits, toi qui as renoncé à tout nom, à tout foyer, toi qui as été appelé, qui t’es voué au Foyer du Mammouth, qui parles à la Grande Mère de Toutes Choses, toi Qui Sers Mut, dit le chef, qui avait scrupuleusement énuméré tous les noms, tous les titres du chaman, Mamut, consens-tu à une Union entre Ayla, fille du Foyer du Mammouth, et Ranec, fils du Foyer du Renard ?

  Mamut ne répondit pas immédiatement. Il regardait Ayla, debout devant lui, la tête basse. Elle attendait. N’entendant pas sa réponse, elle releva la tête. Il détailla son expression, nota son attitude, son aura.

  Il déclara finalement :

  — La fille du Foyer du Mammouth peut s’unir avec le fils du Foyer du Renard, si elle le désire. Il n’existe aucune raison qui s’oppose à cette Union. Elle n’a pas besoin de mon approbation ou de mon consentement, ni de ceux de quiconque. Le choix lui appartient. Le choix lui appartiendra toujours, où qu’elle se trouve. Si elle a besoin d’une autorisation, je la lui donne. Mais elle restera toujours fille du Foyer du Mammouth.

  Tulie observait attentivement le vieil homme. Ses paroles, elle en avait l’impression, avaient un sens caché. Elle sentait une certaine ambiguïté dans sa réponse et elle se demandait ce qu’il voulait réellement dire, mais elle pensa qu’elle pourrait y réfléchir plus tard.

  — Ranec, fils du Foyer du Renard, et Ayla, fille du Foyer du Mammouth, ont exprimé leur intention de s’unir. Ils souhaitent former une Union, pour mêler leurs esprits et partager un seul foyer. Tous ceux que l’affaire concernait ont accepté, déclara Tulie.

  Elle se tourna vers le sculpteur.

  — Ranec, si vous êtes unis, promettras-tu d’accorder à Ayla la protection de ta force et de ton esprit mâle, lui montreras-tu ta sollicitude quand la Mère la bénira en lui permettant de créer une autre vie, accepteras-tu ses enfants comme les enfants de ton foyer ?

  — Je le promets. C’est ce que je désire plus que tout au monde, répondit Ranec.

  — Ayla, si vous êtes unis, promettras-tu d’accorder à Ranec ta sollicitude, de lui donner la protection du pouvoir de ta Mère, accueilleras-tu sans réserve le Don de Vie de la Mère et partageras-tu les enfants avec l’homme de ton foyer ? dit Tulie.

  Ayla ouvrait la bouche pour répondre, mais aucun son, tout d’abord, n’en sortit. Elle toussa, s’éclaircit la voix, parvint enfin à parler, mais sa réponse fut presque inaudible.

  — Oui, je le promets.

  — Entendez-vous cette Promesse et en êtes-vous les témoins ? demanda Tulie au peuple rassemblé.

  — Nous l’entendons et nous en sommes les témoins, répondit le groupe.

  Deegie et Tornec se mirent à battre un rythme lent sur les os qui leur servaient d’instruments. Ils en modifiaient subtilement la tonalité pour accompagner les voix qui commençaient à psalmodier.

  — Vous serez unis lors de la Réunion d’Été, afin que tous les Mamutoï soient témoins de votre Union, déclara Tulie. Faites par trois fois le tour du feu, afin de garantir la Promesse.

  Côte à côte, Ranec et Ayla marchèrent par trois fois autour du feu, au son de la musique et de la psalmodie de l’assistance. Ils étaient Promis. Ranec était plongé dans l’extase. Il avait l’impression que ses pieds touchaient à peine le sol. Son bonheur était à ce point dévorant qu’il lui était impossible de croire qu’Ayla ne le partageait pas. Il avait bien remarqué chez elle une certaine réticence mais il l’avait attribuée à la timidité, à la fatigue, à la nervosité. Il l’aimait tant qu’il était pour lui inconcevable d’envisager qu’elle ne l’aimât pas avec la même ardeur.

  Mais Ayla, elle, avait le cœur lourd, tout en s’efforçant de ne pas le montrer. Jondalar se laissa glisser contre le mur. Comme si ses os eux-mêmes lui refusaient tout service, il était incapable de se soutenir, il se faisait l’effet d’une vieille bourse vide, jetée au rebut. Plus que de tout autre chose, il éprouvait l’envie de partir en courant, d’échapper au spectacle de la femme ravissante qu’il aimait aux côtés de l’homme à la peau sombre dont le visage rayonnait de joie.

  Lorsqu’ils eurent achevé le troisième cercle, il se fit une pause dans le déroulement des cérémonies, afin de présenter des vœux et de faire des cadeaux à tous ceux qui y avaient participé. Parmi les présents offerts à Bectie figurait l’espace cédé au Foyer de la Grue par le Foyer de l’Aurochs, ainsi qu’un collier d’ambre et de coquillages et un petit couteau dans une gaine ornementée qui représentaient les premières des richesses qu’elle accumulerait au cours de sa vie. Latie reçut des cadeaux personnels très importants pour une femme et, de Nezzie, une magnifique tunique d’été, richement décorée, qu’elle porterait durant les festivités de la Réunion d’Été. Elle recevrait bien d’autres présents de parents et d’amis dans d’autres Camps.

  Ayla et Ranec se virent offrir des objets ménagers : une grande cuiller taillée dans une corne, un grattoir à deux manches qu’on utilisait pour assouplir la face interne des fourrures, des coupes, des bols, des écuelles. Ayla avait l’impression de recevoir une multitude d’objets. Il ne s’agissait pourtant que de dons symboliques. Le couple recevrait bien davantage à la Réunion d’Été, mais alors, les Promis et le Camp du Lion devraient, eux aussi, offrir des présents. Ceux-ci, qu’ils fussent importants ou non, n’allaient jamais sans obligations, et la comptabilité de qui devait quoi à qui représentait un jeu complexe mais toujours fascinant.

  — Oh, Ayla, je suis si heureuse que nous devions être unies en même temps ! s’écria Deegie. Ce sera tellement amusant de tout arranger avec toi. Mais tu reviendras ici, et moi, je partirai. Tu me manqueras, l’an prochain. Il aurait été tellement amusant de savoir laquelle recevra la première la bénédiction de la Mère. Ayla, tu dois être si heureuse.

  — Oui, sans doute, dit Ayla.

  Elle souriait, mais le cœur n’y était pas.

  Deegie s’interrogeait sur ce manque d’enthousiasme. Ayla ne paraissait pas aussi follement heureuse qu’elle-même l’avait été après sa Promesse. Ayla, elle aussi, se posait des questions. Elle aurait dû être heureuse, elle aurait aimé l’être mais elle n’avait conscience que de ses espérances perdues.

  Pendant les échanges de vœux, de félicitations et de commentaires, Mamut et elle s’éclipsèrent pour mettre la dernière main à leurs préparatifs dans le Foyer de l’Aurochs. Lorsqu’ils furent prêts, ils revinrent par le passage central, mais Mamut s’immobilisa dans l’ombre, entre le Foyer du Renne et le Foyer du Mammouth. Les assistants, par petits groupes, s’absorbaient dans leurs conversations. Le chaman attendit un moment où personne ne regardait dans leur direction. Il fit alors signe à Ayla, et tous deux se glissèrent vivement dans le périmètre réservé aux cérémonies et se réfugièrent dans l’ombre jusqu’au dernier moment.

  Personne, au début, ne remarqua la présence de Mamut. Debout devant le feu, près de l’écran, enveloppé de son grand manteau, il avait les bras croisés sur la poitrine, les paupières apparemment closes. Ayla, assise en tailleur à ses pieds, la tête baissée, portait elle aussi sur les épaules une ample cape. Quand on les découvrit, ce fut avec l’étrange impression qu’ils s’étaient soudain matérialisés au milieu de l’assistance. Personne ne les avait vus arriver. Ils étaient là, tout simplement. Les gens trouvèrent rapidement où s’asseoir, saisis d’impatience, prêts maintenant à partager le mystère et la magie du Foyer du Mammouth, curieux de cette nouvelle cérémonie qu’on leur avait préparée.

  Mamut tenait avant tout à affirmer l’existence du monde des esprits, afin de montrer la réalité sublimée du domaine de la connaissance dans lequel il se mouvait à ceux qui n’en avaient de
notion que par ouï-dire. Les propos se turent. Dans le silence, on n’entendit plus que le bruit des respirations, les crépitements du feu. L’air était une invisible présence qui arrivait par bouffées à travers les orifices de ventilation du feu et jetait son hurlement assourdi et plaintif par les trous à fumée entrouverts. Par degrés si imperceptibles que personne n’en perçut le début, le gémissement devint une mélopée murmurée, puis une psalmodie rythmée. L’assemblée se joignit au chant, y ajouta des harmonies naturelles, et le vieux chaman entama un mouvement de danse qui balançait tout son corps. Le tambour accentua le rythme, aidé par le claquement d’une sorte de crécelle formée de plusieurs bracelets secoués ensemble.

  Brusquement, Mamut rejeta son grand manteau, et apparut devant l’assemblée complètement nu. Il n’avait ni poches, ni manches, ni plis secrets où dissimuler quelque chose. Imperceptiblement, il parut grandir devant leurs yeux. Sa présence miroitante emplissait l’espace. Ayla battit des paupières. Le vieux chaman, elle le savait, n’avait pas changé. Si elle se concentrait, elle retrouvait la silhouette familière du vieil homme, avec sa peau flasque, ses longs membres décharnés, mais c’était difficile.

  Il revint à sa taille normale mais il avait, semblait-il, absorbé ou de quelque manière incorporé la présence miroitante : elle le soulignait maintenant d’un rayonnement qui le faisait paraître plus grand que nature. Il tendit devant lui ses mains ouvertes. Elles étaient vides. Il les frappa l’une contre l’autre, une fois, avant de les unir. Il ferma les yeux et demeura tout d’abord immobile. Mais bientôt, il se mit à trembler, comme s’il luttait contre une force supérieure. Lentement, au prix d’un grand effort, il sépara ses deux mains. Une forme vague, sombre, apparut entre elles et plus d’un témoin frémit. Cette forme évoquait l’indicible sensation, l’odeur, du mal, de quelque chose d’infect, de répugnant, d’horrible. Ayla sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque et retint son souffle.

  A mesure que Mamut écartait les mains, la forme grossissait. L’odeur âcre de la sueur montait de l’assistance assise. Chacun, le dos rigide, tendu en avant, psalmodiait une plainte avec une intensité gémissante, et la tension se faisait presque intolérable. La forme devenait plus sombre, s’enflait, se tordait sous l’effet d’une vie propre ou, plutôt, du contraire de la vie. Le vieux chaman se tendait, le corps secoué par l’effort. Ayla, inquiète, concentrait toute son attention sur lui.

  Sans autre avertissement, elle se sentit attirée, entraînée, se retrouva soudain avec Mamut, dans sa pensée ou dans sa vision. Elle voyait tout clairement, elle comprenait le danger et elle était épouvantée. Il contrôlait quelque chose qui dépassait toute expression, toute compréhension. Mamut l’avait entraînée, à la fois pour la protéger, et pour qu’elle l’aidât. Il œuvrait pour maîtriser cette force, et elle était avec lui, elle savait et elle apprenait tout ensemble. Lorsqu’il rapprocha ses deux mains l’une de l’autre, la forme décrut, et Ayla comprit qu’il la repoussait vers le lieu d’où elle était venue. A l’instant où les deux mains s’unissaient enfin, elle perçut en esprit un éclat retentissant, pareil à celui d’un coup de tonnerre.

  Le mal était parti. Mamut l’avait chassé. La jeune femme, alors, prit conscience que le chaman avait fait appel à d’autres esprits pour l’aider à lutter contre la chose immonde. Elle sentait la présence de vagues formes animales, d’esprits protecteurs : le Mammouth, le Lion des Cavernes, peut-être même l’Ours des Cavernes, Ursus en personne. Elle se retrouva tout à coup assise en tailleur sur une natte, les yeux levés vers le vieil homme qui était redevenu le Mamut familier. Physiquement, il était las, mais, sur le plan mental, ses facultés avaient été aiguisées par cette bataille de volontés. Ayla, elle aussi, avait l’impression de posséder une vision plus nette et elle continuait à percevoir la présence des esprits protecteurs. Elle était maintenant suffisamment initiée pour comprendre que le but du vieil homme avait été de se débarrasser de toute influence néfaste qui aurait pu s’attarder et mettre en péril la cérémonie. Ces influences avaient été attirées par le mal qu’il avait évoqué et avaient été chassées avec lui.

  Mamut, d’un signe, demanda le silence. Le chant, le son des instruments se turent ensemble. Il était temps pour Ayla d’aborder la cérémonie de la racine célébrée comme au Clan, mais le chaman tenait avant tout à insister sur l’importance de l’aide que devrait apporter le Camp lorsque reviendrait le moment de chanter. Partout où les emmènerait le rituel de la racine, le bruit de la psalmodie pourrait les ramener à leur point de départ.

  Dans le silence nocturne chargé d’attente, Ayla se mit à marquer une suite de rythmes inconnus sur un instrument différent de tout ce que ces gens connaissaient. Il était très précisément ce qu’il semblait être : une grande coupe taillée d’une pièce dans un morceau de bois et retournée. La jeune femme l’avait rapportée de sa vallée, et elle surprenait tout autant par ses dimensions que par l’usage qu’en faisait Ayla. On ne trouvait pas, sur la steppe aride et battue par les vents, d’arbres assez gros pour y tailler une coupe comme celle-là. La vallée de la rivière elle-même, en dépit d’inondations périodiques, ne donnait pas naissance à de tels arbres. Mais la petite vallée où elle avait vécu était abritée des vents les plus cruels et profitait d’une eau assez abondante pour nourrir quelques grands conifères. L’un d’eux avait été frappé par la foudre, et Ayla avait taillé sa coupe dans un morceau du tronc.

  Elle se servait, pour la battre, d’une baguette de bois lisse et en tirait certaines variations de ton en frappant des endroits différents, mais il ne s’agissait pourtant pas d’un instrument musical à percussion, comme l’étaient le crâne aux sonorités de tambour ou l’omoplate. Celui-là était fait pour marquer des rythmes. Les gens du Camp du Lion étaient intrigués : ce n’était pas là leur musique, et ils n’étaient pas entièrement à l’aise. Les sons produits par Ayla étaient franchement étrangers. Toutefois, comme elle l’avait espéré, ils créaient l’atmosphère appropriée, celle même du Clan. Mamut était submergé par les souvenirs du temps qu’il avait passé chez cet autre peuple. Les derniers battements exécutés par la jeune femme, au lieu d’évoquer une fin, créèrent une impression d’anticipation : on attendait une suite.

  Laquelle ? Le Camp l’ignorait. Mais, quand Ayla rejeta sa cape et se dressa, l’assistance fut surprise par les motifs peints à même sa peau : des cercles rouges et noirs. Mis à part quelques tatouages sur le visage de ceux qui appartenaient au Foyer du Mammouth, les Mamutoï décoraient leurs vêtements et non leurs corps. Pour la première fois, les habitants du Camp du Lion eurent la perception du monde d’où était issue Ayla, d’une culture tellement étrangère qu’elle leur demeurait en grande partie inintelligible. Il ne s’agissait pas simplement d’une tunique de style différent, du choix de couleurs prédominantes, d’une préférence pour un certain modèle de sagaie, ni même d’un langage différent. C’était une autre façon de penser, mais ils reconnaissaient au moins que cette façon de penser était humaine.

  Fascinés, ils regardèrent Ayla emplir d’eau la coupe qu’elle avait remise à Mamut. Elle prit ensuite une racine desséchée qu’ils n’avaient pas remarquée, entreprit de la mastiquer. Au début, ce fut difficile. La racine était vieille, durcie, et il fallait en cracher le suc dans la coupe. Elle ne devait pas en avaler une goutte. Mamut avait voulu, une fois de plus, savoir si la racine pouvait conserver son efficacité, après tout ce temps, et Ayla lui avait expliqué qu’elle serait sans doute plus efficace encore.

  Après un moment qui parut très long – elle se souvenait d’avoir eu déjà cette impression, la première fois –, elle cracha dans la coupe pleine d’eau la pulpe mastiquée et le reste de suc. Avec son doigt, elle remua le contenu pour obtenir un liquide légèrement laiteux, avant de tendre la coupe à Mamut.

  En frappant son propre tambour, en agitant sa crécelle faite de bracelets, le chaman indiqua aux musiciens et aux chanteurs le rythme à maintenir. Il fit signe ensuite à Ayla qu’il était prêt. La jeune f
emme se sentait nerveuse. Sa précédente expérience avec la racine lui avait laissé des souvenirs désagréables. Elle repoussait mentalement chaque détail des préparatifs et s’efforçait de se rappeler tout ce que lui avait dit Iza. Elle avait fait tout son possible pour suivre au plus près le rituel du Clan. Elle hocha la tête. Mamut porta la coupe à ses lèvres, but la première gorgée. Lorsqu’il eut avalé la moitié du breuvage, il donna le reste à Ayla. Elle vida la coupe.

  La saveur elle-même semblait venir du fond des âges, elle évoquait un riche limon dans de profondes et ombreuses forêts primitives, d’étranges arbres géants, un dais de verdure au travers duquel filtraient le soleil et la lumière. Presque immédiatement, Ayla commença d’en ressentir les effets. Une sensation de nausée s’empara d’elle, accompagnée d’une impression de vertige. Les murs tournoyaient sans répit autour d’elle, sa vision s’embrumait, son cerveau lui semblait grossir démesurément, au point de se trouver à l’étroit dans son crâne. Soudain, les murs disparurent. Elle se trouva dans un autre lieu, un lieu obscur. Elle se crut perdue, connut un instant d’affolement. Elle eut alors la sensation que quelqu’un lui tendait la main. Mamut, comprit-elle, se trouvait là avec elle. Elle en fut rassurée. Mais Mamut n’était pas dans son esprit, comme l’avait été Creb, Il ne la dirigeait pas, il ne se dirigeait pas lui-même, comme Creb l’avait fait. Il n’exerçait aucun contrôle. Il était là, sans plus, il attendait de voir ce qu’il allait arriver.

  Faiblement, comme si elles s’étaient trouvées à l’intérieur de l’habitation, et elle à l’extérieur, Ayla entendait les voix qui psalmodiaient, la résonance des tambours. Elle se raccrocha à ce bruit. Il exerçait un effet réconfortant, il lui donnait un point de référence, l’impression qu’elle n’était pas seule. La présence proche de Mamut avait aussi une influence calmante, mais elle aurait aimé tenir près d’elle l’esprit qui lui avait fourni un solide fil conducteur et qui lui avait montré le chemin, la fois précédente.