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Les chasseurs de mammouths Page 71


  Ceux Qui Servaient la Mère avaient souvent répété à Jondalar qu’il était un favori de la Grande Terre Mère, et toutes les femmes le savaient. Aucune femme n’était capable de le repousser, pas même la Mère. C’était là le don qu’Elle lui avait accordé. Mais Doni elle-même allait désormais lui tourner le dos. Il n’avait rien demandé, ni à Doni, ni à Ayla, ni à personne. Il l’avait forcée, l’avait prise contre son gré.

  Dans le peuple de Jondalar, tout homme coupable d’un tel crime était mis au ban – ou pire encore. Au temps de sa prime jeunesse, les jeunes garçons parlaient entre eux de douloureuses émasculations. Jondalar n’avait jamais connu personne qui eût subi ce châtiment, mais il le jugeait approprié. C’était lui, à présent, qui méritait d’être châtié. Qu’avait-il bien pu avoir en tête ? Comment avait-il pu en venir là ?

  Et tu t’inquiétais à l’idée qu’elle pourrait ne pas être acceptée, se disait-il. Tu craignais de la voir rejetée, tu te demandais si tu pourrais vivre dans de teilles conditions. Qui serait rejeté, maintenant ? Que penseraient-ils de toi, s’ils savaient ? Surtout après... après ce qui s’était déjà passé. Dalanar lui-même refuserait de t’accueillir, à présent. Tu serais chassé de son foyer, il te repousserait, il désavouerait tout lien entre vous. Zolena serait épouvantée ? Marthona... Il répugnait à imaginer ce qu’éprouverait sa mère.

  Ayla s’était entretenue avec Mamut. Elle avait dû tout lui raconter. Sans doute était-ce la cause de ses larmes. Jondalar appuya le front sur ses genoux, se couvrit la tête des deux bras. Quoi qu’ils décidassent de lui faire subir, il l’aurait mérité. Il demeura ainsi un long moment replié sur lui-même. Il imaginait de terribles châtiments, il les souhaitait même, afin d’être délivré du fardeau de culpabilité qui l’écrasait.

  Finalement, la raison reprit le dessus. Personne, il en prit conscience, ne lui avait parlé de l’affaire durant toute la soirée. Mamut s’était même entretenu avec lui de la Fête du Printemps, sans y faire la moindre allusion. Peut-être Ayla avait-elle pleuré sur ce qui s’était passé, mais sans en dire un mot. Il releva la tête, regarda dans sa direction, à travers les foyers plongés dans l’ombre. Était-ce possible ? Plus que quiconque, elle était en droit de demander réparation. Elle avait déjà connu sa large part d’actes contre nature, aux mains de cette brute de Tête Plate... Mais quel droit avait-il de dire du mal de cet homme ? Valait-il mieux que lui ?

  Pourtant, Ayla n’avait rien dit. Elle ne l’avait pas dénoncé, n’avait pas demandé qu’il fût puni. Elle était trop bonne pour lui. Il ne la méritait pas. Il serait bien qu’elle et Ranec déclarent leur Promesse, pensa Jondalar. A l’instant même où cette idée lui venait à l’esprit, il se sentit étreint par une intolérable souffrance et comprit que là serait son châtiment. Doni lui avait accordé ce qu’il avait le plus désiré. Elle avait trouvé pour lui la seule femme qu’il pût jamais aimer, mais il n’avait pas su l’accepter. Maintenant, il l’avait perdue. C’était sa seule faute, il était prêt à en payer le prix, mais ce ne serait pas sans souffrance.

  D’aussi loin qu’il s’en souvînt, Jondalar avait toujours lutté pour conserver son sang-froid. D’autres manifestaient leurs émotions : ils riaient, se mettaient en colère, pleuraient beaucoup plus facilement que lui, mais, par-dessus tout, il résistait aux larmes. Depuis l’époque où il avait été éloigné des siens, où il avait perdu sa tendre et crédule jeunesse en une nuit passée à pleurer sur la perte de son foyer, de sa famille, il ne lui était arrivé qu’une fois de verser des larmes : dans les bras d’Ayla, sur la mort de son frère. Mais, de nouveau, cette nuit-là, il s’abandonna à son chagrin. Dans l’obscurité de cette habitation, à une année de route de son peuple, il versa des larmes silencieuses, intarissables sur la perte de ce qui lui tenait le plus à cœur. La perte de la femme qu’il aimait.

  La Fête du Printemps, attendue avec tant d’impatience, était à la fois la célébration d’une année nouvelle et une manifestation d’actions de grâce. Elle ne se tenait pas au tout début de la saison mais à son apogée, quand les premières pousses, les premiers bourgeons étaient déjà bien installés et pouvaient être récoltés. La Fête, pour les Mamutoï, marquait le début du cycle annuel. Avec une ferveur joyeuse, avec un soulagement inexprimé que seuls pouvaient pleinement apprécier des êtres qui existaient à la limite de la survie, ils accueillaient le temps où la terre reverdissait, le temps qui garantissait la vie pour eux-mêmes et pour les animaux avec lesquels ils partageaient le territoire.

  Par les nuits les plus noires, les plus froides d’un long hiver glacial, quand il semblait que l’air lui-même allait geler, le cœur le plus confiant pouvait douter que la chaleur et la vie pussent jamais renaître. En ces jours où le printemps semblait le plus lointain, les souvenirs, les histoires des Fêtes du Printemps passées venaient alléger les craintes profondément ancrées et apportaient l’espoir renouvelé que le cycle de la Grande Terre Mère allait bien se poursuivre. Ces histoires, ces souvenirs faisaient de chaque Fête du Printemps un événement aussi extraordinaire, aussi mémorable que possible.

  Pour la grande Fête du Printemps, on ne devait rien manger de ce qui restait de l’année précédente. Seuls ou par petits groupes, les Mamutoï, depuis bien des jours, pêchaient, chassaient, posaient des pièges et cueillaient. Jondalar avait fait bon usage de son lance-sagaie et il était heureux d’avoir apporté sa contribution sous la forme d’une femelle de bison qui était pleine, même si elle était encore bien maigre. On recueillait tous les végétaux comestibles qu’on pouvait trouver. Les chatons de bouleaux et de saules, les jeunes feuilles à peine déroulées des fougères, tout comme les vieux rhizomes qui pouvaient être rôtis, pelés, réduits en poudre, tout comme le cambium des sapins et des bouleaux, adouci par une sève nouvelle ; quelques baies à courlis, d’un noir violacé, pleines de graines dures, qui poussaient à côté des petites fleurs roses, sur les buissons bas à feuilles persistantes ; et, dans les zones abritées, où elles avaient été recouvertes de neige, d’autres baies d’un rouge vif, gelées puis ramenées par le dégel à une moelleuse douceur, subsistaient sur les branches basses.

  Bourgeons, pousses fraîches, bulbes, racines, feuilles, fleurs de toute espèce : la terre abondait en nourritures délicieuses. On utilisait en légumes les pousses et les jeunes cosses du laiteron, tandis que sa fleur, riche en nectar savoureux, servait à sucrer les mets. Les feuilles d’un vert tendre du trèfle, du chénopode, des orties, de la balsamine, du pissenlit, de la laitue sauvage se mangeaient cuites ou crues. Les tiges et, surtout, les racines de chardons étaient très recherchées. Les bulbes de lis, les pousses des massettes, les tiges de joncs étaient parmi les favoris. Les racines sucrées, savoureuses de la réglisse pouvaient se manger crues ou rôties dans les cendres. On récoltait certaines plantes pour leurs qualités nourrissantes, d’autres simplement pour leur saveur. Beaucoup servaient à préparer des infusions. Ayla connaissait les propriétés médicinales de la plupart d’entre elles et les récoltait pour son propre usage.

  Sur les pentes rocheuses, on cueillait les pousses étroites et tubulaires de l’oignon sauvage et, dans les lieux secs et dénudés, les petites feuilles de l’oseille ronde. On trouvait les tussilages dans les terrains humides proches de la rivière. Le goût légèrement salé en faisait un assaisonnement apprécié, mais Ayla en ramassait aussi pour les toux et pour l’asthme. L’ail des ours donnait du goût à la cuisine, comme les baies de genévrier, les bulbes de lis tigrés à la saveur poivrée, le basilic, la sauge, le thym, la menthe. On en mettrait une bonne quantité en réserve, après les avoir fait sécher, et l’on emploierait le reste pour assaisonner les poissons récemment pêchés et les différentes variétés de viande rapportées pour la fête.

  Les poissons abondaient, et on les appréciait particulièrement à cette époque de l’année où la plupart des animaux étaient encore maigres, après les ravages de l’hiver. Toutefois, au menu du festin, figurait toujours de la viande fraîche, sous la forme plus ou moin
s symbolique d’un jeune animal né au printemps : ce serait, cette année-là, un bison bien tendre. Ne prendre, pour le festin, que les produits nouveaux de la terre, montrait que la Grande Terre Mère offrait une fois encore ses libéralités, qu’Elle continuerait à nourrir Ses enfants.

  Avec les efforts accomplis pour amasser des provisions pour la Fête du Printemps, l’impatience, depuis des jours, n’avait cessé de croître. Les chevaux eux-mêmes la percevaient. Ils étaient nerveux, remarqua Ayla. Le matin, elle les emmenait dehors, pour les étriller, les bouchonner, activité qui détendait Whinney et Rapide et qui avait le même effet sur elle. Par ailleurs, elle trouvait là un prétexte pour s’isoler et réfléchir. Ce jour-là, elle savait qu’elle allait devoir donner sa réponse à Ranec. Le lendemain avait lieu la Fête du Printemps.

  Loup, roulé en boule près d’elle, l’observait. Son nez sensible frémit, il leva la tête, battit de la queue sur le soi, ce qui annonçait l’approche d’un visiteur bien connu. Ayla se retourna, sentit son visage s’empourprer, son cœur battre plus vite.

  — J’espérais bien te trouver seule, Ayla. J’aimerais te parler, si tu le veux bien, dit Jondalar, d’une voix étonnamment sourde.

  — Je le veux bien, répondit-elle.

  Il s’était rasé, il avait soigneusement rejeté en arrière ses cheveux blonds, les avait attachés sur la nuque, et il portait l’une des tenues que lui avait données Tulie. Il était si séduisant ainsi – Deegie aurait dit qu’il était beau – qu’elle en eut presque le souffle coupé, et que sa voix s’étrangla dans sa gorge. Même vêtu des défroques de Talut, elle l’admirait. Sa présence emplissait l’espace autour de lui et venait l’effleurer, comme une braise incandescente aurait irradié sa chaleur jusqu’à elle. C’était une chaleur qui ne brûlait pas, et elle éprouvait le désir de la toucher, et s’en sentir enveloppée. Elle ébaucha vers Jondalar un mouvement involontaire. Mais l’expression de ses yeux la retint, une expression d’une ineffable tristesse, qu’elle n’y avait encore jamais vue. Alors, immobile et silencieuse, elle attendit qu’il parlât.

  Il ferma un instant les paupières, afin de rassembler ses pensées. Il ne savait par où commencer.

  — Te rappelles-tu, du temps où nous vivions ensemble dans ta vallée, alors que tu parlais encore difficilement, tu as voulu me dire un jour quelque chose d’important. Mais tu ne connaissais pas les mots. Alors, tu t’es mise à me parler par signes... Je me souviens d’avoir trouvé à tes mouvements une grande beauté : on aurait presque dit une danse.

  Elle ne se rappelait que trop bien cette occasion. Alors, déjà, elle avait voulu lui exprimer ce qu’elle souhaitait lui dire à présent : ce qu’elle éprouvait pour lui, le sentiment qui l’emplissait, grâce à lui, et qu’elle ne savait pas encore traduire en paroles. Même lui dire qu’elle l’aimait n’était pas suffisant.

  — Je ne suis pas sûr de posséder les mots qu’il faut pour exprimer ce que je dois te dire. « Pardon » n’est qu’un son qui sort de ma bouche, mais je ne sais comment le dire autrement. Je te demande pardon, Ayla, du plus profond de moi-même. Je n’avais pas le droit de te forcer mais je ne peux revenir sur ce qui s’est déjà passé. Je peux seulement te dire que ça n’arrivera plus. Je vais bientôt partir, dès que Talut estimera qu’il est possible de voyager sans danger. Ici, tu es chez toi. Les gens te portent une grande affection... ils t’aiment. Tu es Ayla des Mamutoï. Je suis Jondalar des Zelandonii. Il est temps que je rentre chez moi.

  Ayla était incapable de parler. La tête baissée, elle s’efforçait de cacher les larmes qu’elle ne pouvait retenir. Dans l’impossibilité de regarder Jondalar en face, elle lui tourna le dos, se mit à bouchonner Whinney. Il allait partir. Il repartait chez lui et il ne lui avait pas demandé de l’accompagner. Il ne voulait pas d’elle. Il ne l’aimait plus. Tout en frottant la robe de la jument, elle ravalait des sanglots. Jamais, depuis l’époque où elle vivait avec le Clan, elle n’avait fait tant d’efforts pour retenir ses larmes, jamais elle n’avait autant lutté pour ne pas les montrer.

  Jondalar, figé à la même place, contemplait son dos. Elle n’a pour moi qu’indifférence, se disait-il. J’aurais dû partir depuis longtemps. Elle lui avait tourné le dos. Il aurait voulu en faire autant, l’abandonner à ses chevaux, mais le muet langage des mouvements du corps de la jeune femme lui adressait un message qu’il était incapable de traduire par des mots. Ce n’était qu’une vague impression, la sensation qu’il y avait quelque chose d’anormal, mais cela suffisait pour le faire hésiter à partir.

  — Ayla... ?

  — Oui ? dit-elle.

  Elle gardait le dos tourné, essayait de ne pas laisser sa voix se fêler.

  — Y a-t-il... Puis-je faire quelque chose pour toi, avant mon départ ? Elle ne répondit pas tout de suite. Elle voulait lui dire quelque chose qui le fasse changer d’avis. Elle cherchait désespérément le moyen de l’amener à se rapprocher d’elle, de le retenir. Les chevaux. Il aimait Rapide. Il aimait le monter.

  — Oui, dit-elle enfin, d’un ton qui se voulait normal. Il y a quelque chose.

  Il n’attendait plus de réponse et, déjà, il avait fait un mouvement pour la quitter. Mais il se retourna vivement.

  — Tu pourrais m’aider à dresser Rapide... tant que tu seras encore ici. Je n’ai pas beaucoup de temps pour le sortir...

  Elle se força à se retourner, pour lui faire face de nouveau.

  Était-ce un effet de son imagination, cette pâleur, ce tremblement ? se demanda Jondalar.

  — Je ne sais pas combien de temps je vais rester, dit-il, mais je ferai ce que je pourrai.

  Il allait poursuivre : il voulait lui dire qu’il l’aimait, qu’il partait parce qu’elle méritait mieux. Elle méritait un homme qui l’aimerait sans réserve, un homme comme Ranec. Il baissa la tête pour chercher les mots qui convenaient.

  Ayla craignit de ne pouvoir beaucoup plus longtemps retenir ses larmes. Elle se retourna vers la jument, pour continuer à la bouchonner, mais, soudain, d’un seul mouvement, elle l’enfourcha, la lança au galop. Jondalar, stupéfait, recula de quelques pas et suivit des yeux Ayla et la jument qui s’élançaient sur la pente, suivies de Rapide et du louveteau. Ils avaient depuis longtemps disparu qu’il était toujours à la même place.

  L’impatience, la tension étaient si intenses, quand tomba la nuit, la veille de la Fête du Printemps, que tout le monde était incapable de dormir. Enfants et adultes veillèrent tard. Latie, en particulier, était dans un état de fiévreuse surexcitation : elle se sentait impatiente un moment, inquiète le moment d’après, à la pensée de la brève cérémonie de la puberté, qui marquerait qu’elle était prête à commencer les préparatifs à la Célébration de la Féminité, qui se déroulerait lors de la Réunion d’Été.

  Elle avait atteint sa maturité physique, mais sa féminité ne serait pas complète avant la cérémonie qui se terminerait par la Première Nuit des Plaisirs : un homme, alors, l’ouvrirait pour lui permettre de recevoir les esprits fécondateurs rassemblés par la Mère. Lorsqu’elle serait capable d’accéder à la maternité, et alors seulement, elle serait considérée comme une femme, dans toute l’acception du terme, ce qui lui permettrait de créer un foyer et de former une Union avec un homme. Jusque-là, elle continuerait d’exister dans un état intermédiaire, plus vraiment enfant, pas encore tout à fait femme. Des femmes plus âgées et Ceux Qui Servent la Mère lui enseigneraient ce qu’était la féminité, la maternité et les hommes.

  Tous les hommes, sauf Mamut, avaient été bannis du Foyer du Mammouth. Toutes les femmes s’y étaient rassemblées pour entendre instruire Latie du déroulement de la cérémonie du lendemain soir, pour offrir à cette femme en herbe leur soutien moral, leurs conseils, leurs suggestions judicieuses. Ayla était présente en qualité de femme plus âgée, mais elle en apprenait tout autant que la jeune fille.

  Mamut expliquait :

  — Tu n’auras pas grand-chose à faire, demain soir, Latie. Plus tard, tu devras en apprendre plus long, mais cette cérémonie n’est qu�
��un préliminaire. Talut fera l’annonce, et je te remettrai ensuite la muta. Garde-la précieusement, jusqu’au moment où tu seras prête à créer ton propre foyer.

  Assise en face du vieil homme, Latie hocha la tête. En dépit de sa timidité, elle était plutôt satisfaite de l’intérêt qu’on lui prodiguait.

  — Comprends bien ceci : après la journée de demain, tu ne devras jamais te trouver seule avec un homme ni même parler à un homme seul, jusqu’au jour où tu seras vraiment femme, dit Mamut.

  — Pas même avec Danug ou Druwez ? questionna Latie.

  — Non, pas même avec eux.

  Durant cette période de transition, expliqua le vieux chaman, privée de la protection des esprits gardiens de l’enfance sans bénéficier encore du plein pouvoir de la féminité, elle serait considérée comme très vulnérable aux influences malignes. On exigerait d’elle qu’elle demeurât constamment sous le regard vigilant d’une femme, et elle ne devrait pas même rester seule avec son frère ou son cousin.

  — Et Brinan ? Ou Rydag ? insista la jeune fille.

  — Ce sont encore des enfants, déclara Mamut. Les enfants sont toujours en sécurité. Ils sont constamment environnés d’esprits protecteurs. Voilà pourquoi tu dois être désormais protégée : les esprits qui te gardaient vont te quitter, laisser la place à la force de vie, à la puissance de la Mère, qui entreront en toi.