Les chasseurs de mammouths Page 60
A peine s’était-elle tue que Crozie prit conscience de ce qu’elle venait de faire : pour la première fois, elle avait pris le parti de Frébec. Elle fronça d’abord les sourcils, décida ensuite qu’il avait peut-être raison. Peut-être avaient-ils besoin d’espace supplémentaire. Le Foyer du Mammouth c’était vrai, était un lieu de réunions, mais le fait de vivre dans un foyer aussi vaste semblait bien accroître le statut d’Ayla. Tout le temps que Mamut y avait vécu seul, chacun avait l’impression d’y être chez lui. A présent, sauf pour la célébration des cérémonies, tout le monde se comportait comme si le foyer appartenait à Ayla.
Si le Foyer de la Grue s’agrandissait, le statut de ses membres s’élèverait peut-être d’autant.
Tout le monde parut prendre l’interruption de Crozie pour le signal de commentaires généraux. Talut et Tulie, après avoir échangé un regard entendu, les laissèrent aller leur train. Les gens éprouvaient parfois le besoin d’exprimer leur pensée. Pendant ce temps, Tulie croisa le regard de Barzec, et quand le silence se rétablit peu à peu, celui-ci s’avança et demanda le Bâton. Tulie et lui ne s’étaient pas parlé mais elle fit un signe d’assentiment, comme si elle savait ce qu’il allait dire.
— Crozie a raison, commença-t-il, en la désignant d’un signe de tête. Devant cette constatation, elle se redressa, et Barzec remonta dans son estime.
— Les petits enfants prennent vraiment de la place, plus qu’on n’en jugerait au vu de leur taille. Peut-être est-il temps d’apporter quelques changements, mais je ne crois pas que le Foyer du Mammouth doive abandonner un peu de son espace. Les besoins du Foyer de la Grue grandissent, ceux du Foyer de l’Aurochs diminuent. Tarneg est allé vivre au Camp de sa compagne et il fondera bientôt un nouveau Camp avec Deegie. A ce moment, elle aussi partira. En conséquence, le Foyer de l’Aurochs, qui comprend les besoins d’une famille qui devient plus nombreuse, donnera un peu de son espace au Foyer de la Grue.
— Cela te satisfait-il, Frébec ? demanda Talut.
— Oui, répondit Frébec.
Il ne savait trop comment réagir à cette tournure inattendue des événements.
— Je vous laisserai donc le soin de décider entre vous ce qu’abandonnera le Foyer de l’Aurochs. Mais, à mon avis, il serait juste de n’apporter aucun changement jusqu’à ce que Fralie ait eu son enfant. Es-tu d’accord, Frébec ?
Frébec hocha la tête. Il n’en croyait pas encore ses oreilles. Dans son ancien Camp, il n’aurait même pas imaginé réclamer plus de place. S’il l’avait fait, on lui aurait ri au nez. Il n’avait ni les prérogatives, ni le statut nécessaires pour présenter une telle demande. Au début de sa querelle avec Crozie, il n’avait pas en tête une revendication semblable. Il cherchait seulement de quoi répliquer aux accusations cuisantes, bien que fondées, de la vieille femme. Il se persuadait à présent que le manque de place avait été le motif primordial de la dispute, et, pour une fois, elle avait pris son parti. Le succès lui montait à la tête. Il avait gagné une bataille. Deux batailles, même : l’une contre le Camp, l’autre contre Crozie. Tandis que l’assistance se dispersait, il vit Barzec s’entretenir avec Tulie. Il lui vint à l’esprit qu’il leur devait des remerciements.
— Je suis très sensible à votre compréhension, dit-il à la Femme Qui Ordonne et à l’homme du Foyer de l’Aurochs.
Barzec répondit par les dénégations d’usage, mais le couple aurait été mécontent si Frébec avait omis de se montrer reconnaissant. La valeur des concessions accordées, ils le savaient fort bien, dépassait de beaucoup ces quelques centimètres carrés supplémentaires. Elle signifiait que le Foyer de la Grue possédait un prestige suffisant pour justifier de cette cession de la part du Foyer de Celle Qui Ordonne. Quand Tulie et Barzec s’étaient entretenus, un peu plus tôt, d’un échange possible entre les deux foyers, c’était le statut de Crozie et de Fralie qu’ils avaient eu à l’esprit. Déjà, ils avaient envisagé les besoins modifiés des deux familles. Barzec avait même songé à soulever le cas plus tôt, mais Tulie avait proposé d’attendre le moment approprié, de faire peut-être de cette cession un cadeau pour le nouveau-né.
Le moment venu, ils l’avaient su l’un et l’autre. Quelques regards, quelques signes de tête leur avaient suffi pour se comprendre. Et, après cette victoire nominale remportée par Frébec, le Foyer de la Grue devrait bien se montrer conciliant pour le partage. Barzec venait de louer avec fierté la sagesse de Tulie quand Frébec s’était approché pour les remercier. En regagnant le Foyer de la Grue, Frébec savourait l’incident, il récapitulait les points qu’il avait gagnés, comme, après l’un des jeux qu’appréciait le Camp, il aurait compté ses gains.
En toute réalité, il s’agissait bien d’un jeu, le jeu extrêmement subtil et totalement sérieux des rangs respectifs, auquel jouent tous les animaux qui vivent en groupe, la méthode par laquelle des individus s’organisent pour vivre ensemble – les chevaux en troupeau, les loups en bande, les êtres humains en communauté. Le jeu oppose deux forces, l’une et l’autre importantes pour la survie : l’autonomie individuelle et le bien de la communauté, le but étant d’atteindre un équilibre dynamique.
A certains moments et sous certaines conditions, les individus peuvent être presque autonomes. Un individu peut vivre seul, sans se soucier de rang, de position, mais aucune espèce ne peut survivre sans interaction entre les individus. Le prix à payer en définitive serait plus lourd que la mort. Ce serait l’extinction. Par ailleurs, une totale sujétion de l’individu au groupe est tout aussi dévastatrice. La vie n’est ni statique ni immuable. Sans individualisme, il ne peut y avoir ni changement ni adaptation, et, dans un monde naturellement changeant, toute espèce incapable de s’adapter est, elle aussi, vouée à la disparition.
Les êtres humains qui vivent en communauté limitée à deux personnes ou aussi vaste que le monde – et quelle que soit la forme que prend leur société, établissent entre eux une certaine hiérarchie. Certaines formes de courtoisie, certaines coutumes, admises par tous, peuvent servir à apaiser les frictions, à atténuer l’effort que nécessite le maintien d’un déséquilibre valable dans ce système constamment changeant. Dans certaines situations, la plupart des individus n’auront pas à sacrifier une part importante de leur indépendance personnelle au bien de la communauté. Dans d’autres cas, les besoins de la communauté peuvent exiger de l’individu le plus grand sacrifice personnel, sa vie même. L’un n’est pas plus juste que l’autre : tout dépend des circonstances, mais on ne peut maintenir bien longtemps l’une ou l’autre extrême, et une société ne peut durer si quelques personnes seulement usent de leur individualisme aux dépens de la communauté.
Ayla se prenait souvent à comparer la société du Clan à celle des Mamutoï. Elle commençait à se faire une idée de ce principe directeur en songeant aux différences d’exercice de l’autorité entre Brun et le frère et la sœur qui dirigeaient le Camp du Lion.
Elle vit Talut remettre le Bâton Qui Parle à sa place habituelle et se rappela qu’à son arrivée au Camp des Mamutoï, elle avait considéré Brun comme un meilleur chef que Talut. Brun aurait tout bonnement pris sa décision, et les autres, bon gré mal gré, s’y seraient conformés. Bien peu d’entre eux auraient même osé se demander si elle leur plaisait ou non. Brun n’avait jamais besoin de discuter ni de crier. Un regard acéré, un ordre bref lui valaient une attention immédiate. Ayla avait alors pensé que Talut n’avait aucune autorité sur ces gens querelleurs, et qu’ils n’avaient, eux, aucun respect pour lui.
Elle n’en était plus aussi sûre. Il était plus malaisé, pensait-elle maintenant, de conduire un groupe convaincu que tout le monde, homme ou femme avait le droit d’exprimer sa pensée et de se faire écouter. Elle croyait toujours que Brun avait été un bon chef pour sa propre communauté mais elle se demandait s’il serait capable de mener ces gens qui faisaient si librement étalage de leurs opinions. Une assemblée pouvait devenir très agitée, très bruyante quand chacun avait son avis et n’hésitait pas à le faire connaître, m
ais Talut ne permettait jamais qu’on dépassât certaines limites. Il avait certainement assez de vigueur pour imposer, s’il l’avait voulu, sa propre volonté, mais il préférait mener son peuple par le consensus et le compromis. Il pouvait recourir à certaines sanctions, à certaines croyances et à des techniques qui lui étaient propres, pour s’assurer l’attention de tous, mais il fallait posséder une force bien différente pour persuader au lieu de contraindre. Talut inspirait le respect en l’accordant aux autres.
Ayla se dirigea vers un petit groupe qui se tenait près du trou à feu. Tout en marchant, elle cherchait du regard, autour de son foyer, le petit loup qui s’était sans doute trouvé une cachette où attendre la fin du tumulte.
— Frébec a certainement obtenu ce qu’il voulait, était en train de dire Tornec, grâce à Tulie et à Barzec.
— J’en suis heureuse pour Fralie, déclara Tronie.
Elle était soulagée : le Foyer du Renne ne serait ni déplacé ni réduit.
— J’espère seulement, poursuivit-elle, que Frébec va se tenir tranquille pendant quelque temps. Il a vraiment déclenché un beau tohu-bohu, cette fois.
— Je n’aime pas beaucoup ça, dit Ayla.
Le tapage, elle s’en souvenait, s’était déclenché quand Frébec s’était plaint d’avoir moins de place que ses animaux.
— Ne t’inquiète pas pour si peu, conseilla Ranec. L’hiver a été long. Chaque année, à peu près à cette époque, il se produit quelque chose de ce genre. Ce n’est qu’une petite diversion pour mettre un peu d’animation.
— Mais il n’avait pas besoin de faire tout ce bruit pour obtenir plus de place, déclara Deegie. Il y a déjà longtemps que j’ai entendu ma mère et Barzec discuter de cette question. Ils se disposaient à accorder plus d’espace au Foyer de la Grue en guise de cadeau pour l’enfant de Fralie. Frébec n’aurait eu qu’à en faire la demande.
— Voilà pourquoi Tulie est une bonne Femme Qui Ordonne remarqua Tronie. Elle pense à des choses de ce genre.
— C’est un bon chef, et Talut aussi, dit Ayla.
— Oui, c’est vrai, approuva Deegie en souriant. C’est ce qui explique qu’il ait gardé son poste. Personne ne reste chef bien longtemps s’il est incapable de s’assurer le respect de son peuple. Branag sera comme lui, je crois. Il a eu Talut pour maître.
La chaleureuse affection qui liait Deegie au frère de sa mère allait plus loin que la relation purement avunculaire. Celle-ci toutefois, en même temps que le statut et l’héritage maternels, assurait à la jeune femme une position élevée parmi les Mamutoï.
— Mais qui deviendrait chef à sa place, si Talut n’avait pas le respect des autres ? demanda Ayla. Et comment ?
— Eh bien... euh... commença Deegie.
Les jeunes gens se tournèrent alors vers Mamut, pour avoir la réponse à la question d’Ayla.
— Si les chefs en place laissent le pouvoir à un couple, frère et sœur, plus jeune – généralement choisi parmi leurs parents, il y a d’abord une période d’apprentissage. On célèbre ensuite une cérémonie et les anciens chefs deviennent conseillers, expliqua le vieux chaman.
— Oui. C’est ce que Brun a fait. Quand il était plus jeune, il respectait le vieux Zoug, il écoutait ses conseils. Devenu vieux, il a donné le pouvoir à Broud, le fils de sa compagne. Mais qu’arrive-t-il si un camp perd tout respect pour son chef ? On en nomme un jeune ? questionna Ayla, vivement intéressée.
— Le changement ne se produirait pas rapidement, dit Mamut, mais, au bout d’un certain temps, les gens cesseraient d’avoir recours à lui. Ils iraient trouver quelqu’un d’autre, un homme plus capable de conduire une bonne chasse ou de mieux traiter les problèmes. Il arrive que le pouvoir soit abandonné ou qu’un Camp se divise : une partie s’en va avec le nouveau chef, l’autre partie reste avec l’ancien. Mais, habituellement, les chefs ne renoncent pas si facilement à leur position ou à leur autorité, ce qui peut soulever des difficultés et même des luttes. On remet alors la décision aux Conseils. Celui ou Celle Qui Ordonne, qui a partagé le pouvoir avec quelqu’un à l’origine des troubles, ou que l’on tient pour responsable d’une difficulté, est rarement en mesure de fonder un nouveau Camp, même si ce n’est pas la faute de cette personne...
Mamut hésita. Ayla vit son regard aller rapidement vers la vieille femme du Foyer de la Grue, qui parlait avec Nezzie.
— … Les gens veulent des chefs sur lesquels ils puissent compter. Ils ne font pas confiance à ceux qui ont connu des difficultés... ou des tragédies.
Ayla hocha la tête. Mamut sut qu’elle avait compris, à la fois ce qu’il avait dit et ce qu’il avait sous-entendu. La conversation se poursuivit, mais la jeune femme, en esprit, était retournée au Clan. Brun avait été un bon chef, mais que ferait le Clan, si Broud ne l’était pas ? Se choisirait-il un autre chef ? Lequel ? Le fils de la compagne de Broud ne serait pas en âge avant longtemps d’assumer ce rôle... Un souci persistant, qui n’avait cessé de réclamer son attention, fit soudain surface.
— Où est Loup ? demanda-t-elle.
Elle ne l’avait pas revu depuis la discussion. Personne d’autre non plus. Tout le monde se mit à sa recherche. Ayla fouilla sa plate-forme de couchage, avant de s’attaquer au foyer tout entier. Elle alla même voir dans le réduit fermé d’un rideau, où se trouvait le panier de cendre et de crottin qu’elle avait montré au louveteau. Elle commençait à s’affoler, comme une mère dont l’enfant a disparu.
— Il est là ! cria Tornec.
A peine soulagée, elle sentit son estomac se contracter lorsqu’il ajouta :
— C’est Frébec qui l’a.
La surprise d’Ayla la mit presque en état de choc quand elle regarda approcher Frébec. Elle n’était pas la seule à le suivre des yeux avec une stupeur incrédule.
Frébec, qui ne perdait jamais une occasion de dénigrer les animaux et la jeune femme, portait tendrement dans ses bras le petit loup. Il le lui tendit, mais elle saisit une hésitation momentanée, comme s’il lui rendait à regret la petite créature, et elle lut dans ses yeux une tendresse qu’elle n’y avait encore jamais vue.
— Il a dû prendre peur, expliqua-t-il. Fralie dit qu’il s’est subitement trouvé là, chez nous, et qu’il pleurait. Elle ne savait pas d’où il sortait. La plupart des enfants étaient là, eux aussi. Crisavec l’a ramassé, l’a posé à la tête de son lit, sur une plate-forme de rangement. Mais il y a une niche profonde, dans ce mur-là : elle s’enfonce assez loin sous la colline. Le loup l’a trouvée, il a rampé jusqu’au fond et il n’a plus voulu en sortir.
— Le trou devait lui rappeler sa tanière, dit Ayla.
— C’est ce qu’a pensé Fralie. Elle ne pouvait pas aller le chercher, avec son gros ventre, et elle avait peur, je crois, après avoir entendu Deegie raconter que tu étais entrée dans une tanière de loup. Elle ne voulait pas non plus laisser Crisavec y aller. J’ai été obligé de m’y glisser pour le sortir.
Frébec s’interrompit. Lorsqu’il reprit le fil de l’histoire, Ayla surprit dans sa voix une nuance émerveillée.
— Quand je l’ai atteint, il était si content de me voir qu’il m’a léché toute la figure. J’ai voulu le faire cesser...
Frébec prit une attitude plus détachée pour masquer son émotion manifeste devant les manières engageantes du petit loup apeuré.
... mais, quand je l’ai posé par terre, il a pleuré, pleuré, jusqu’à ce que je l’aie repris dans mes bras.
Plusieurs personnes s’étaient maintenant rassemblées pour l’entendre.
— Je ne sais pas pourquoi il a choisi le Foyer de la Grue ou moi comme refuge, quand il cherchait un endroit tranquille.
— Pour lui, maintenant, tout le Camp représente sa bande, et il sait que tu fais partie du Camp, surtout maintenant que tu l’as sorti de la tanière qu’il s’était trouvée.
Ayla cherchait à reconstituer les circonstances de l’histoire.
Frébec, lorsqu’il avait rejoint son foyer était sous le coup de sa victoire et animé d’un a
utre sentiment plus profond, qui le remplissait d’une chaleur inaccoutumée : l’impression d’être désormais l’égal des autres. On ne l’avait pas ignoré, on ne s’était pas moqué de lui. Talut l’écoutait toujours, comme s’il avait un statut suffisant pour justifier une telle attention. Tulie, Celle Qui Ordonne, elle-même, avait proposé de lui abandonner un peu de son foyer. Et Crozie avait pris son parti.
Sa gorge s’était nouée à la vue de Fralie, sa compagne, son trésor personnel, cette femme de grand statut qui avait tout rendu possible. Sa merveilleuse compagne enceinte qui donnerait bientôt naissance au premier enfant de son propre foyer, le foyer que lui avait donné Crozie, le Foyer de la Grue. Il avait été contrarié quand Fralie lui avait annoncé que le loup s’était caché dans la niche, mais en dépit de tous ses mots durs, l’ardeur avec laquelle le louveteau l’avait accepté l’avait surpris. Le petit loup l’accueillait avec joie et ne voulait être consolé que par lui. Et Ayla lui disait qu’il reconnaissait en lui un membre du Camp du Lion. Même un loup savait qu’il était là chez lui.
— Tu ferais bien, désormais, de le garder ici, conseilla-t-il avant de partir. Et fais bien attention. Sinon, on pourrait lui marcher dessus. Après le départ de Frébec, plusieurs des spectateurs se regardèrent avec une stupeur sans mélange.
— En voilà un changement. Je me demande ce qui lui arrive, fit Deegie. Si je le connaissais moins bien, je dirai qu’il a un faible pour Loup !
— Je ne l’aurais pas cru capable de ça, dit Ranec.
Il ressentait, pour l’homme du Foyer de la Grue, un respect encore jamais éprouvé.
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Les créatures à quatre pattes du domaine de la Mère avaient toujours tenu lieu, pour le Camp du Lion, de nourriture, de fourrure ou de personnification des esprits. Les Mamutoï connaissaient les animaux dans leur environnement naturel et leurs habitudes de déplacements, de migrations, ils savaient où les chercher, comment les chasser. Mais les gens du Camp n’avaient jamais connu d’animaux sur un plan individuel avant le jour où Ayla était arrivée avec la jument et le jeune étalon.