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LE GRAND VOYAGE Page 5


  La laine drue et chaude, étonnamment soyeuse, du pelage d’été avait commencé à tomber et le poil d’hiver poussait par-dessous, d’une couleur plus claire et d’une texture duveteuse mais rude, imperméable aux vents, et qui donnait à la fourrure profondeur et reflets. Les poils du dessus, plus sombres et de longueurs diverses, pouvant atteindre un mètre, tombaient sur les flancs comme une robe, et pendaient drus de l’abdomen et du fanon – repli de la peau sous le cou et le poitrail isolant les mammouths du sol glacé lorsqu’ils s’y couchaient.

  Ayla fut amusée par de jeunes jumeaux dont la superbe fourrure d’un roux flamboyant était rehaussée de drôles de touffes noires, et qui, réfugiés derrière les pattes immenses de leur mère, semblaient l’épier. Le pelage ocre foncé de la vieille femelle était parsemé de poils gris. Ayla remarqua aussi les oiseaux blancs, éternels compagnons des mammouths, que ceux-ci toléraient ou ignoraient, selon qu’ils se posaient sur leurs crânes hirsutes, ou qu’ils évitaient adroitement d’être écrasés par leurs larges pattes, tandis qu’ils se gobergeaient des insectes dérangés par le passage des géants.

  Loup gémissait, pressé d’aller voir de plus près ces animaux intéressants. Ayla le retint pendant que Jondalar cherchait dans un des paniers de Whinney la corde avec laquelle on l’attachait. La femelle grisonnante se retourna et regarda longuement dans leur direction une de ses défenses était brisée – puis elle reporta son attention sur autre chose.

  Seuls les très jeunes mâles accompagnaient les femelles. D’habitude, ils quittaient le troupeau où ils étaient nés peu après leur puberté, vers douze ans. Mais en l’occurrence, plusieurs jeunes, et même quelques aînés, suivaient ce troupeau, attirés par une femelle à la toison d’une jolie couleur noisette. Elle était en chaleur, et cela expliquait le vacarme qui avait alerté Ayla et Jondalar. Une femelle en chaleur attire tous les mâles, parfois au-delà de ses vœux.

  La femelle noisette venait juste de rejoindre son troupeau familial après avoir semé trois jeunes mâles d’une vingtaine d’années qui la poursuivaient. Les mâles avaient abandonné la partie momentanément. Ils se tenaient à distance des femelles excitées qui s’étaient regroupées et parmi lesquelles leur proie avait trouvé refuge. Elle accueillit d’une caresse de là trompe un petit de deux ans qui se précipitait vers elle. Le petit se glissa entre ses pattes antérieures et entreprit de téter pendant que sa mère arrachait des touffes d’herbe. Harcelée depuis le début du jour, elle n’avait pas eu le temps de nourrir son petit, ni même de manger ou de se désaltérer.

  Un mammouth de taille moyenne s’approcha du troupeau, et du bout de sa trompe, examina les femelles l’une après l’autre, fourrageant sous leur queue, entre leurs pattes postérieures, reniflant et goûtant, s’assurant de leur disposition. Les mammouths continuaient de grandir toute leur vie, et la taille de celui-ci indiquait qu’il était plus âgé que les trois mâles qui avaient traqué la femelle noisette. Il devait avoir une trentaine d’années. Dès qu’il s’approcha de la femelle en rut, elle s’éloigna prestement. Aussitôt il la suivit. Ayla étouffa un cri en voyant son énorme organe sortir de son fourreau et se gonfler en un long S.

  Jondalar entendit la réaction d’Ayla et jeta un coup d’œil vers elle. Leurs regards se croisèrent, reflétant le même étonnement émerveillé. Tous deux avaient déjà chassé le mammouth, mais ils n’en avaient pas souvent observé de si près, et jamais assisté à leur accouplement. Jondalar sentit monter en lui une onde de chaleur en regardant Ayla. Le visage empourpré, la bouche entrouverte, l’œil brillant, elle respirait, le souffle court. Fascinés par le spectacle impressionnant des deux colosses prêts à honorer la Grande Terre Mère, ainsi qu’Elle l’exige de tous Ses enfants, ils continuèrent d’observer.

  Mais la femelle courut hors de portée du gros mammouth en décrivant un ample arc de cercle, et se réfugia de nouveau au milieu du troupeau, mais sans succès. Elle fut aussitôt relancée par un autre mâle qui tenta de la couvrir contre son gré et dont elle réussit à se dégager. Son petit essaya à plusieurs reprises de la suivre dans sa fuite, puis il renonça et resta auprès des autres femelles. Jondalar ne s’expliquait pas pourquoi la femelle noisette s’obstinait à éviter les mâles en rut. La Mère n’attendait-Elle pas que les mammouths femelles L’honorassent, elles aussi ?

  Comme si d’un commun accord tous avaient décidé une trêve pour paître, la paix revint et les mammouths avancèrent lentement vers le sud en arrachant sur leur passage touffe d’herbe après touffe d’herbe, à un rythme régulier. Profitant de ce répit, la femelle noisette, la tête basse, l’air harassé, s’efforça de se restaurer.

  Les mammouths passaient l’essentiel des journées et des nuits à se nourrir. Ils avaient besoin chaque jour d’énormes quantités de fibres végétales, même de piètre qualité. En hiver par exemple, ils arrachaient l’écorce des arbres avec leur trompe. A ces centaines de kilos de nourriture quotidienne digérée en douze heures, s’ajoutait une portion, minime mais indispensable, de plantes à larges feuilles, succulentes et nourrissantes, ou parfois quelques feuilles de saule, de bouleau ou d’aulne, plus riches que les herbes grossières ou les carex, mais dont l’abus était toxique pour les mammouths.

  Lorsque les grands mammifères laineux se furent éloignés à une distance respectable, Ayla attacha la laisse au cou du jeune loup, au moins aussi intéressé qu’eux. Il mourait d’envie de s’approcher du troupeau, mais Ayla ne voulait pas qu’il sème la pagaille. Elle avait le sentiment que la vieille femelle qui dirigeait le troupeau acceptait leur présence, à condition qu’ils restent à distance. Les chevaux montraient eux aussi quelques signes de nervosité. A l’abri des hautes herbes, Ayla et Jondalar leur firent contourner la clairière pour suivre les mammouths afin de continuer à les observer, car il y avait dans l’air comme une attente fébrile. Un événement allait se produire. Peut-être n’était-ce que l’achèvement de l’accouplement auquel ils étaient, en quelque sorte, invités à assister ? Non, il s’agissait, semblait-il, de plus que cela.

  Tout en suivant le troupeau, chacun à sa manière étudiait les énormes bêtes. Ayla chassait depuis son plus jeune âge et elle avait souvent observé les animaux, mais jamais ses proies n’avaient atteint une telle taille. On ne chassait pas seul le mammouth. Il fallait constituer des groupes importants et bien organisés. En vérité, elle avait déjà approché ces animaux géants lorsqu’elle avait chassé avec les Mamutoï. Mais dans le feu de l’action, il n’y avait pas de temps pour l’observation, et comment être sûr qu’une si belle occasion se présenterait encore ?

  La tête d’un mammouth était massive et bombée – avec des sinus offrant de larges cavités qui aidaient au réchauffement de l’air glacial inhalé en hiver. La forme bombée du crâne était encore accentuée par une bosse de graisse et un remarquable toupet de poils drus et foncés. La nuque, courte et creusée, tombait sur un cou trapu que prolongeait une deuxième bosse de graisse à hauteur du garrot, au-dessus de l’épaule. De là, le dos descendait doucement jusqu’au bassin étroit aux hanches presque délicates. Pour avoir déjà dépecé et mangé de la viande de mammouth, Ayla savait que la graisse de la deuxième bosse était d’une autre qualité que celle de la couche de huit centimètres stockée sous la peau du crâne, peau dure et elle-même épaisse de deux centimètres. Elle était plus fine et plus savoureuse.

  Les mammouths avaient des pattes relativement courtes pour leur taille, ce qui leur facilitait l’accès à la nourriture puisqu’ils mangeaient surtout de l’herbe, et non, comme leurs cousins des climats chauds, les feuilles des arbres. Rares étaient les arbres dans la steppe. Mais comme leurs cousins, la tête des mammouths était très haut au-dessus du sol, trop grosse et trop lourde pour qu’un long cou leur permette d’atteindre leur nourriture ou de s’abreuver comme les chevaux ou les cerfs. Alors leur trompe s’était développée, apportant l’herbe et l’eau jusqu’à la gueule.

  Le long mufle sinueux et pelucheux du mammouth était suffisamment fort pour arracher un arbre ou bien
soulever un énorme bloc de glace et le lâcher ensuite de façon qu’il se brise en petits morceaux afin de se désaltérer l’hiver, et assez adroit pour cueillir une feuille précisément choisie. La trompe était surtout merveilleusement adaptée à l’arrachage de l’herbe. A son extrémité, deux saillies : au-dessus, un appendice tactile que le mammouth commandait à sa guise, et en dessous un autre appendice aplati, plus large et très flexible, un peu comme une main, mais sans os ni doigt.

  Jondalar regardait, fasciné par son habileté et par sa force, un mammouth enrouler l’appendice inférieur de sa trompe autour d’une touffe d’herbe haute et la maintenir pendant que de l’appendice supérieur il tâtait et rassemblait d’autres tiges en une gerbe suffisante. Utilisant le second appendice comme un pouce, la trompe se referma autour de la gerbe et extirpa d’un coup sec tiges et racines. Après qu’il l’eut secouée pour la nettoyer de sa terre, le mammouth l’enfourna, et tout en mastiquant, en prépara une autre avec sa trompe.

  Pendant leur migration à travers les steppes, les mammouths laissaient derrière eux d’immenses espaces dévastés, du moins en apparence. Mais l’herbe déracinée, l’écorce arrachée étaient bénéfiques pour la steppe, et pour les autres animaux. Débarrassée des tiges ligneuses des hautes herbes et des arbustes, la terre donnait naissance à de riches plantes herbacées, nourriture essentielle pour la plupart des habitants des steppes.

  Soudain, Ayla frissonna sous l’effet d’une étrange sensation. Elle s’aperçut que les mammouths avaient interrompu leur repas. Plusieurs d’entre eux s’étaient redressés et, dodelinant de la tête, oreilles tendues, ils regardaient vers le sud. Jondalar nota le changement qui s’opéra chez la femelle noisette, celle que les mâles n’avaient cessé de harceler. La tension de l’attente semblait avoir remplacé la fatigue extrême. Soudain, elle poussa un barrissement long et grave. En réponse, un grondement sourd, comme un roulement de tonnerre venant du sud-ouest, résonna dans la tête d’Ayla et lui donna la chair de poule.

  — Jondalar ! s’écria-t-elle. Là-bas !

  Il regarda dans la direction qu’elle indiquait. Soulevant un nuage de poussière telle une tornade, sa tête bombée dépassant à peine de l’herbe géante, un mammouth gigantesque chargeait. Il était roux pâle et deux défenses énormes surgissaient de la mâchoire supérieure, plongeant d’abord vers le bas, puis elles remontaient en se recourbant vers l’intérieur, et se terminaient en pointes émoussées. Si le mammouth ne les brisait pas, elles finiraient par former deux grands arcs de cercle dont les extrémités se croiseraient.

  Les mammouths à l’épaisse toison laineuse de l’Ere Glaciaire étaient trapus. Ils dépassaient rarement trois mètres au garrot. Mais leurs défenses atteignaient des tailles spectaculaires, les plus prodigieuses qui existèrent jamais. Aux environs de soixante-dix ans, les défenses en ivoire d’un mammouth mâle en bonne santé pouvaient approcher les quatre mètres et peser plus de cent kilos chacune.

  Un fort effluve, âcre et musqué, précéda l’arrivée du mammouth, déclenchant une excitation intense parmi les femelles. Lorsqu’il atteignit la clairière, elles se précipitèrent à sa rencontre, inondant le sol de leur urine pour lui offrir leur odeur, et le saluant par un concert de barrissements discordants. Attirées et perturbées à la fois, elles l’entouraient, lui présentaient leur arrière-train, essayaient de le caresser de leur trompe. Les autres mâles, eux, battirent en retraite à l’écart du troupeau.

  La tête haute, le grand mâle exhibait fièrement ses spirales d’ivoire, qui excédaient de loin en taille les défenses des femelles, plus petites et plus droites. Même celles des plus gros mâles paraissaient frêles en comparaison. Ses petites oreilles laineuses déployées, son toupet dru et sombre dressé, sa toison roux clair dont les longs poils volaient au vent ajoutaient à la majesté de sa stature. Dominant les mâles adultes de près d’un mètre, deux fois plus gros que les femelles, c’était l’animal le plus formidable qu’aient jamais vu Ayla et Jondalar. Il avait survécu à quarante-cinq années, ou davantage, d’épreuves et de plaisirs, il était en pleine maturité, un seigneur des mammouths, il était magnifique.

  Mais ce n’était pas seulement la majesté de sa taille qui avait fait reculer les autres mâles. Ayla remarqua que ses tempes étaient gonflées et à mi-chemin entre ses yeux et ses oreilles, un liquide visqueux ruisselait en traînées noires sur l’épaisse fourrure rousse de ses joues. Il bavait abondamment et projetait de temps en temps des jets d’urine d’une odeur âcre, qui recouvraient la fourrure de ses pattes postérieures et du fourreau de son membre d’une écume verdâtre. Ayla se demanda s’il était malade.

  Non, aucun de ces symptômes n’était dû à une quelconque maladie. Chez les mammouths laineux, les femelles n’étaient pas seules à avoir un cycle œstral. Chaque année, les mâles adultes avaient une période de rut et donc d’intense activité sexuelle. Bien qu’un mammouth mâle atteignît la puberté vers l’âge de douze ans, il n’entrait pas en rut avant une trentaine d’années, et encore celui-ci ne durait-il alors qu’une semaine ou deux. Vers quarante ans, dans son âge mûr, un mâle en bonne santé pouvait être en rut jusqu’à trois ou quatre mois par an. Bien qu’il suffit qu’un mâle fût pubère pour s’accoupler à une femelle en chaleur, la copulation avait plus de chance d’aboutir si le mâle était en rut.

  Le grand mâle roux n’était pas seulement un mâle dominant, il était en plein rut, et il était venu s’accoupler en réponse à l’appel de la femelle en chaleur.

  De près, les mâles, comme la plupart des quadrupèdes, savaient que les femelles étaient en état de concevoir à l’odeur qu’elles dégageaient. Mais les mammouths se déplaçaient sur de telles distances qu’ils avaient développé un autre moyen de faire savoir qu’ils étaient prêts pour l’accouplement. Lorsque le cycle œstral de la femelle commençait, ou que le mâle était en rut, le ton de leur voix baissait. Les tons graves voyagent plus loin que les aigus, et les barrissements signalant la période féconde traversaient ainsi les plaines sur des kilomètres.

  Jondalar et Ayla entendaient clairement l’appel de la femelle en chaleur, mais la réponse du mâle en rut était si grave qu’elle leur était à peine audible. Même en temps ordinaire, les mammouths communiquaient à travers la steppe par des barrissements inaudibles à l’oreille humaine. Là, le mammouth en rut barrissait avec une puissance extrême, et la femelle davantage encore, mais si quelques humains étaient capables de détecter les vibrations de sons graves, la plupart des composantes sonores émises par les mammouths échappaient à l’ouïe humaine.

  La femelle noisette tenait à distance le groupe de jeunes mâles intéressés, eux aussi, par ses odeurs et par ses barrissements. Mais, pour engendrer, elle préférait un mâle dominant dont l’âge mûr prouvait la bonne santé et l’instinct de survie, un mâle assez puissant pour faire un bon géniteur. Un mâle en rut ! Elle ne le savait pas, mais son corps, lui, savait.

  Maintenant, elle était prête pour le mâle. Ses longs poils battant ses flancs à chaque pas, la femelle noisette courut vers le mâle majestueux. Elle barrissait avec force et agitait ses petites oreilles touffues. Elle urina à grand bruit, puis, allongeant sa trompe vers l’imposant organe en forme de S du futur géniteur, elle renifla et goûta son urine. Dans un grondement de tonnerre, tête haute, elle pivota pour lui présenter son arrière-train.

  Le grand mâle caressa le dos de la femelle avec sa trompe pour la calmer, et son immense organe touchait presque le sol. Il se dressa ensuite sur ses pattes postérieures et allongea ses pattes antérieures loin sur le dos de sa compagne pour la couvrir. Il était deux fois plus grand qu’elle, et si lourd qu’on aurait pu croire qu’il allait l’écraser, mais tout son poids reposait sur ses pattes arrière. Du bout de son organe merveilleusement mobile, il trouva la vulve qu’il pénétra profondément en poussant un grondement interminable.

  Bien qu’il fût assourdi comme s’il était lointain, Jondalar l’entendit et en frémit d’émotion. Ayla ne le perçut guère plus fort, mais elle trembla d
e frissons violents. La femelle noisette et le mâle roux gardèrent longtemps la position. Les longues mèches de la toison du mammouth battaient ses flancs avec énergie bien que le mouvement fût léger. Il descendit enfin du dos de la femelle, lâchant un jet d’urine en se retirant. Elle fit quelques pas en avant et poussa un barrissement long et grave qui résonna dans la moelle épinière d’Ayla et lui donna la chair de poule.

  Avec force barrissements, toutes les femelles accoururent vers la femelle noisette, chacune lui caressant de sa trompe la gueule et la vulve humide, déféquant et urinant, en proie à une excitation intense. Le mammouth roux se reposait, tête baissée, sans prêter attention à ce joyeux tohu-bohu. Finalement, tout le monde se calma et se dispersa pour se nourrir. Seul le petit resta près de sa mère qui barrit une dernière fois avant de frotter sa tête contre l’épaule du mâle majestueux.

  Aucun des autres mâles n’approcha le troupeau tant que le mammouth roux resta, même si la femelle noisette n’avait rien perdu de son attrait. Le rut, qui conférait un charme irrésistible aux mammouths mâles, donnait à la femelle un pouvoir dominateur sur eux, et la rendait agressive même envers plus fort qu’elle. A moins que ce fût un mâle en rut aussi. Ils n’osaient approcher, sachant que le mâle roux serait prompt à se fâcher. Seul un mammouth en rut et de taille identique l’affronterait. Et si dans le même périmètre, une même femelle les attirait, ils se battraient jusqu’à ce que l’un des deux fût sévèrement blessé, ou mort.

  Comme s’ils en connaissaient les conséquences, les mâles s’évitaient soigneusement et les combats étaient rares. Les appels aux notes graves et l’urine âcre du mâle en rut n’annonçaient pas seulement sa présence aux femelles, mais également aux autres mâles. Seuls trois ou quatre d’entre eux étaient en rut en même temps, pendant la période de six à sept mois du cycle œstral des femelles, mais ils ne se risqueraient pas à contester au mâle roux la possession de la femelle noisette. En rut ou pas, c’était le mammouth dominant, et tous le savaient.