Les chasseurs de mammouths Page 20
— Et si je perds ?
— J’aurai le même droit sur toi.
— Tulie, es-tu bien sûre de vouloir prendre un pari sur l’avenir ? demanda Barzec à sa compagne.
Un pari conclu dans des termes aussi vagues, se disait-il, inquiet, réclamait le plus souvent un règlement plus onéreux que d’ordinaire. Pas seulement parce que le gagnant pouvait présenter des exigences abusives, ce qui arrivait parfois, mais parce que le perdant devait s’assurer que la gageure était satisfaite, et qu’aucune autre réclamation ne pourrait être représentée. Qui pouvait savoir ce que demanderait cet étranger ?
— Sur l’avenir ? Oui, répondit Tulie.
Elle ne précisa pas sa pensée : de toute façon, si Jondalar gagnait, s’il était vraiment capable de faire ce qu’il disait, elle ne perdrait rien, puisque le Camp pourrait se procurer une arme nouvelle des plus précieuses. S’il perdait, elle aurait une créance sur lui.
— Qu’en dis-tu, Jondalar ?
Tulie était rusée, mais Jondalar sourit. Il avait déjà parié sur l’avenir de telles gageures donnaient plus de saveur au jeu et accroissaient l’intérêt chez les spectateurs. Il avait envie de partager le secret de son invention. Il voulait voir comment elle serait acceptée et comment elle fonctionnerait dans une chasse en groupe. C’était le prochain pas logique à franchir pour mettre à l’épreuve sa nouvelle arme de chasse. Avec un peu d’expérience et d’entraînement, n’importe qui pourrait s’en servir. C’était ce qui en faisait la valeur. Mais il fallait du temps pour s’entraîner, pour apprendre la nouvelle technique. De l’ardeur, de l’enthousiasme seraient nécessaires. La gageure aiderait à les faire naître... Et il aurait une créance sur Tulie. Il n’en doutait pas.
— D’accord ! dit-il.
Ayla suivait cet affrontement verbal. Elle ne comprenait pas tout à fait ce qui était en jeu. Elle savait seulement qu’il était question d’une compétition et elle sentait qu’il y avait autre chose sous les propos échangés.
— Allons dresser des cibles et poser des jalons, dit Barzec, assumant ainsi l’organisation du concours. Druwez, va avec Danug chercher des os longs, pour en faire des poteaux.
Il sourit en regardant les deux garçons descendre la pente en courant. Danug, si semblable à Talut, dépassait de beaucoup par la taille son compagnon, mais, à treize ans, Druwez commençait à montrer une musculature compacte qui rappelait celle de Barzec.
Celui-ci était convaincu que ce garçon et la petite Tusie étaient le produit de son esprit, tout comme Deegie et Tarneg étaient probablement issus de celui de Darnev. Pour Brinan, il n’était pas sûr. Huit années s’étaient écoulées depuis sa naissance, mais c’était encore difficile à dire. Mut avait pu choisir un autre esprit, plutôt que celui d’un des deux hommes qui vivaient au Foyer de l’Aurochs. Brinan ressemblait à Tulie, il avait les cheveux rouges du frère de celle-ci mais une apparence qui n’appartenait qu’à lui. Darnev avait eu la même impression. Barzec sentit sa gorge se serrer : l’espace d’un instant, il eut douloureusement conscience de l’absence de l’autre compagnon de Tulie. Sans Darnev, rien n’était plus pareil, pensait Barzec. Après deux ans, il le regrettait encore autant que Tulie.
Quand on eut fini de dresser, le long de la ligne de tir, des tibias de mammouths surmontés de queues de renards roux et coiffés de paniers d’herbe tressée teinte en couleurs vives, la journée commença à prendre un air de fête. A partir de chaque poteau, des gerbes de longues herbes, encore en terre, furent nouées entre elles pour former une large piste. Les enfants y couraient d’un bout à l’autre : ils piétinaient l’herbe, ce qui délimitait mieux encore l’espace jalonné. D’autres apportèrent les sagaies. Quelqu’un eut l’idée de bourrer une vieille paillasse d’herbe et de bouse de mammouth séchée, qu’on marqua ensuite de dessins au charbon de bois afin d’en faire une cible mobile.
Durant les préparatifs, qui semblaient se compliquer d’eux-mêmes, Ayla entreprit de faire un repas pour Jondalar, Mamut et elle. Bientôt, le Foyer du Lion tout entier y participa, pour permettre à Nezzie de cuisiner son ragoût. Talut proposa son breuvage fermenté, et, du coup, chacun eut l’impression qu’il s’agissait d’une grande occasion : le chef, généralement, n’offrait sa bouza qu’aux invités et pour les grandes fêtes. Ranec annonça alors qu’il allait élaborer son plat spécial. Si Ayla fut surprise d’apprendre qu’il savait cuisiner, tout le monde parut heureux à cette perspective. S’il devait y avoir une fête, déclarèrent Tornec et Deegie, ils pourraient aussi bien... faire quelque chose. Ayla n’avait pas bien compris de quoi il s’agissait, mais l’annonce fut accueillie avec plus d’enthousiasme encore que la spécialité de Ranec.
Le repas du matin achevé, les derniers rangements finis, l’habitation se trouva vide. Ayla fut la dernière à sortir. Elle laissa retomber derrière elle le rabat de l’entrée et s’aperçut que la matinée était déjà bien avancée. Les chevaux s’étaient un peu rapprochés. Whinney secoua la tête et s’ébroua en voyant apparaître la jeune femme. Les sagaies avaient été laissées sur la steppe, mais Ayla avait apporté sa fronde et elle la tenait dans sa main, avec une poignée de galets ronds choisis près du coude de la rivière. Son épaisse pelisse n’était pas ceinturée d’une lanière où passer la fronde, et il n’y avait pas, dans sa tunique, de pli où glisser les projectiles.
Le Camp tout entier était passionné par la compétition. Presque tout le monde se trouvait déjà en haut de la pente, dans l’attente impatiente du début des épreuves. Au moment où Ayla s’engageait à son tour sur la pente, elle vit Rydag, Il espérait qu’on le remarquât pour le porter jusqu’au plateau, mais ceux qui s’en chargeaient généralement – Talut, Danug ou Jondalar – étaient déjà sur les steppes.
Ayla sourit à l’enfant. Elle se disposait à aller le prendre quand il lui vint une idée. Elle se retourna, siffla Whinney. La jument et son poulain galopèrent vers elle. Ils semblaient si heureux de la voir qu’elle prit conscience du peu de temps qu’elle leur avait consacré récemment. Il y avait tant de gens pour l’accaparer. Elle prit la résolution d’aller faire une promenade tous les matins, du moins aussi longtemps que le temps se maintiendrait. Elle enleva Rydag dans ses bras, le posa sur le dos de la jument : Whinney le porterait jusqu’au haut de la pente abrupte.
— Tiens-toi aux poils de son cou, pour ne pas tomber en arrière, lui fit-elle.
Il acquiesça d’un signe de tête, s’accrocha à la brosse de poils noirs et raides qui se dressaient sur l’encolure de la jument et exhala un long soupir de bonheur.
Lorsque Ayla parvint à la piste de lancer, il régnait dans l’atmosphère une tension palpable. Elle comprit alors qu’en dépit des festivités le concours avait pris figure d’affaire sérieuse. La gageure en avait fait plus qu’une simple démonstration. Elle laissa Rydag sur le dos de Whinney d’où il pourrait aisément tout observer, et se plaça discrètement entre les deux chevaux, pour s’assurer qu’ils resteraient calmes. Certes, ils étaient maintenant plus à l’aise parmi ces étrangers, mais la jument était sensible à la tension ambiante, la jeune femme le savait, et Rapide aux humeurs de sa mère.
Les assistants, dans leur impatience, tournaient en rond, certains lançaient leurs propres traits le long du terrain dont la terre était déjà bien piétinée. On n’avait pas fixé le moment où le concours commencerait. Pourtant, comme si quelqu’un avait lancé un signal, chacun parut sentir l’instant précis où il fallait dégager le parcours et se tenir tranquille. Talut et Jondalar, entre les deux poteaux, examinaient la piste. Tulie se tenait près d’eux. Dès le début, Jondalar s’était déclaré prêt à parier qu’Ayla elle-même était capable de lancer une sagaie plus loin que Talut, mais c’était là une remarque tellement outrée qu’on l’avait ignorée, et la jeune femme était restée là en spectatrice avidement intéressée.
Les sagaies de Talut étaient plus grosses et plus longues que celles des autres, comme si ses muscles puissants avaient besoin de quelque chose de pesant pour exercer leur vigueur. Mais les lan
ces des hommes du Clan, se rappelait Ayla, si elles n’étaient pas aussi longues, étaient encore plus lourdes et plus massives. Elle remarquait encore d’autres différences. Contrairement à celles du Clan, faites pour frapper en pleine chair, les sagaies des Mamutoï, comme les siennes et celles de Jondalar, étaient prévues pour être lancées à travers l’espace et elles étaient toutes empennées. Le Camp du Lion, semblait-il, préférait fixer trois plumes au talon de la hampe, tandis que Jondalar n’en attachait que deux. Les lances que la jeune femme avait fabriquées du temps où elle vivait seule dans sa vallée se terminaient par cinq pointes aiguës, durcies au feu, semblables à celles qu’elle avait connues durant son séjour dans le Clan. Jondalar avait façonné et aiguisé des pointes en os. Les Chasseurs de Mammouths, apparemment, préféraient le silex.
Absorbée par l’observation approfondie de toutes les sagaies que tenaient ces gens, Ayla faillit bien manquer le premier essai de Talut. Il avait reculé de quelques pas, avant de prendre son élan en courant et de lancer son arme avec une force exceptionnelle. La sagaie fila en sifflant devant tous les assistants et toucha le sol avec un bruit sourd. La pointe avait presque disparu dans la terre, la hampe vibrait sous l’effet du choc. Le Camp, éperdu d’admiration, ne cacha pas sa réaction devant l’exploit de son chef. Jondalar lui-même était surpris. Il s’était attendu à voir Talut lancer très loin son arme, mais le géant avait largement dépassé son pronostic. Rien d’étonnant si ses propres déclarations avaient été accueillies avec scepticisme.
Après avoir parcouru la distance d’un pas égal, afin d’évaluer l’effort à produire pour le dépasser, Jondalar revint à la ligne de départ. Il plaça le propulseur à l’horizontale, ajusta l’extrémité de la hampe de la sagaie dans la rainure qui courait au long de l’instrument. Un trou avait été percé dans le talon ; il y engagea le petit crochet qui dépassait du même côté de l’instrument. Jondalar passa deux doigts dans les boucles de cuir qui se trouvaient à l’autre bout, ce qui lui permettait de tenir à la fois le propulseur et la sagaie en équilibre stable. Il visa la sagaie de Talut toujours plantée en terre, laissa partir la sienne.
Quand l’extrémité du propulseur se releva, la longueur de son bras y gagna soixante bons centimètres, tandis que cette force de levier venait s’ajouter à la sienne. La sagaie fila devant tous les assistants et, à leur grande stupeur, dépassa de beaucoup l’arme encore dressée de leur chef. Au lieu de se loger dans le sol, elle tomba à plat, glissa encore sur une petite distance. Avec son instrument, Jondalar avait doublé son propre lancer et, s’il n’avait certainement pas doublé celui de Talut, il l’avait dépassé de loin.
Le Camp n’avait pas eu le temps de reprendre son souffle et de mesurer la distance qui séparait les deux sagaies quand une troisième siffla au-dessus du terrain. Stupéfaite, Tulie se retourna. Ayla se trouvait sur la ligne de départ, le propulseur encore en main. Tulie tourna la tête juste à temps pour voir la sagaie atteindre le sol. Ayla n’avait pas tout à fait égalé le jet de Jondalar, mais elle avait battu le puissant effort de Talut. Le visage de Tulie exprimait une incrédulité absolue.
9
— Tu as une créance sur moi, Jondalar, déclara Tulie. Je t’aurais peut-être, je dois le reconnaître, accordé une petite chance contre Talut mais jamais je n’aurais cru que la femme parviendrait à le battre. J’aimerais voir ce... comment l’appelles-tu ?
— Un lance-sagaie. Je ne sais pas quel autre nom lui donner. L’idée m’en est venue un jour où je regardais Ayla tirer avec sa fronde. Si seulement, me disais-je, je pouvais lancer une sagaie aussi loin, aussi vite et avec autant de précision qu’elle lance une pierre avec sa fronde... Je me suis mis alors à réfléchir à la manière d’y parvenir.
— Tu m’as déjà parlé de son talent. Est-elle vraiment si habile ? demanda Tulie.
Jondalar sourit.
— Ayla, si tu allais chercher ta fronde pour montrer à Tulie ce dont tu es capable ?
L’hésitation plissa le front de la jeune femme. Elle n’avait pas l’habitude des démonstrations en public. Elle avait perfectionné son entraînement en cachette et, quand enfin on l’avait à regret autorisée à chasser, elle était toujours sortie seule. Le Clan, comme elle-même, aurait été gêné de la voir utiliser une arme de chasse. Jondalar était le premier qui l’eût jamais accompagnée, le premier à l’avoir vue faire preuve de son habileté... Un moment, elle dévisagea l’homme qui lui souriait. Il était détendu, confiant. Aucun signe chez lui ne lui disait qu’il voulait la voir refuser.
Elle hocha la tête, s’éloigna pour aller reprendre la fronde et le petit sac de pierres qu’elle avait confiés à Rydag quand elle avait décidé de prendre part au lancer de sagaie. Penchée sur Whinney, l’enfant lui sourit : il avait l’impression d’avoir participé à toute l’affaire et il était enchanté de la stupeur qu’Ayla avait provoquée.
Du regard, elle chercha des cibles autour d’elle. Elle remarqua les côtes de mammouth fichées en terre, les visa pour commencer. Le bruit sonore, presque musical, des cailloux frappant l’os ne pouvait laisser aucun doute : elle avait touché le but. Mais c’était trop facile. Elle promena de nouveau son regard un peu partout, à la recherche d’une autre cible. Elle était habituée à débusquer des oiseaux et de petits animaux à chasser, plutôt qu’à jeter des pierres sur des os.
Jondalar savait qu’elle pouvait faire beaucoup mieux. Il se remémora un après-midi de l’été précédent. Lui aussi regarda autour de lui, avant de détacher du bout du pied quelques mottes de terre.
— Ayla ! appela-t-il.
Elle se retourna vers le terrain, vit Jondalar à quelque distance, les jambes écartées, les mains aux hanches, une motte de terre en équilibre sur chaque épaule. Elle fronça les sourcils. Il avait fait quelque chose de semblable, un jour, avec deux pierres. Elle n’aimait pas le voir prendre des risques. Les pierres d’une fronde pouvaient être fatales. Mais, en y réfléchissant, elle dut s’avouer que le danger était plus apparent que réel. Deux objets immobiles devraient constituer pour elle des cibles faciles. Jamais, depuis des années, elle n’avait manqué son coup en semblables circonstances. Pourquoi le manquerait-elle cette fois, simplement parce que c’était un homme qui servait de support aux objets... l’homme qu’elle aimait ?
Elle ferma les yeux, reprit longuement son souffle, hocha de nouveau la tête. Elle choisit deux pierres dans le sac ouvert à ses pieds, rassembla les deux extrémités de la courroie de cuir, plaça l’une des pierres dans la poche usée qui se trouvait au milieu, garda l’autre en réserve au creux de sa main. Enfin, elle leva les yeux.
Un silence inquiet planait au-dessus des spectateurs, emplissait le moindre espace entre eux. Personne ne parlait. Personne même ne respirait, semblait-il.
Ayla concentrait toute son attention sur l’homme qui portait sur ses épaules deux mottes de terre. Lorsqu’elle amorça son mouvement, le Camp tout entier se pencha en avant. Avec la souplesse gracieuse, la subtilité des gestes d’un chasseur entraîné, qui a appris à trahir le moins possible ses intentions, la jeune femme fit tournoyer la fronde et lâcha son premier projectile.
La première pierre n’avait pas encore atteint son but que, déjà, elle préparait la seconde. La dure motte posée sur l’épaule droite de Jondalar explosa sous le choc. Personne n’avait même vu Ayla lâcher son projectile quand la seconde pierre suivit la première et, dans un nuage de poussière, pulvérisa l’autre bloc de lœss d’un brun grisâtre. Tout s’était fait si vite que certains spectateurs eurent l’impression d’avoir manqué le coup ou d’avoir été témoins d’un tour de passe-passe.
Il s’agissait bien d’un tour, mais d’un tour d’habileté que peu de gens auraient été capables d’égaler. Personne n’avait enseigné à Ayla le maniement d’une fronde. Elle avait appris en observant en secret les hommes du Clan de Brun, par tâtonnements, en s’entraînant avec persévérance. Elle avait développé la technique de la double projection coup sur coup comme un moyen de défense, le jour où ayant manqué so
n premier jet, elle avait échappé de justesse au lynx qui allait se jeter sur elle. La plupart des gens auraient prétendu que c’était impossible, mais elle l’ignorait : personne ne s’était trouvé là pour le lui dire.
Elle n’en avait pas conscience, mais il y avait peu de chance pour qu’elle rencontrât jamais quelqu’un qui pût égaler son adresse. Peu lui importait, d’ailleurs. Se mesurer à un autre, pour voir qui était le plus fort, n’avait pour elle aucun intérêt. Son seul désir de compétition s’exerçait contre elle-même : elle souhaitait uniquement améliorer sa propre habileté. Elle savait de quoi elle était capable. Quand lui venait l’idée d’une nouvelle technique, elle tentait plusieurs approches et, quand elle en découvrait une qui se révélait efficace, elle s’y exerçait jusqu’à la maîtrise parfaite.
Dans toute activité humaine, quelques êtres, à force de concentration ou d’entraînement, peuvent devenir assez habiles pour exceller devant tous les autres. C’était le cas d’Ayla avec sa fronde.
Après un moment de silence, durant lequel les assistants redonnèrent libre cours à leurs souffles retenus, il y eut des murmures de surprise. Soudain, Ranec se mit à se frapper les cuisses du plat des mains. Bientôt, le Camp tout entier applaudit de la même manière. Ayla ne savait trop ce que signifiait cette manifestation. Elle consulta Jondalar du regard. Elle lui vit un visage rayonnant de plaisir et commença, du coup, à comprendre que ces applaudissements étaient un signe d’approbation.
Tulie, elle aussi, applaudissait, mais avec un peu moins d’enthousiasme que d’autres : elle ne tenait pas à afficher son étonnement, bien que, de l’avis de Jondalar, elle fût certainement impressionnée.
Il se baissa pour ramasser deux autres mottes de terre. Ayla l’observait, constata-t-il ; elle tenait déjà deux autres pierres toutes prêtes.